What if... Loneliness of pregnancy

Un ascenseur émotionnel. C’est ce qu’avait été cette journée. Si Renji avait réussi à faire plus ou mins illusion le temps qu’il était avec Christia, sa nervosité n’échappa guère à ses collègues. Ces derniers se moquèrent gentiment, mais comprirent. Tous étaient déjà des parents, et vivaient ou se souvenaient de ce que c’était que d’avoir un tout jeune bébé. La vie s’organisait autour de celui-ci, et les parents finissaient par oublier qu’ils étaient aussi un homme et une femme, avec leurs propres envies et besoins avant d’être un père et une mère. Ils ne pouvaient bien entendu pas se douter qu’en réalité toute une partie de ce qu’ils connaissaient sur le couple Ikeda n’étaient que des faits inventés, et que leur nature différenciait de celle des autres êtres humains. La soirée avait cependant été magique, Christia était superbe dans sa robe, elle avait accepté de danser et de se détendre, et les baisers qu’ils avaient échangés finissaient de sceller tout cela en un souvenir unique. Renji se sentait au comble du bonheur à ce moment-là, avant de passer au comble de la frayeur avec l’appel d’Ana Maria.

Lors de sa course effrénée, Renji avait senti sa fureur présente dans l’ensemble de ses muscles, et le fait que ni lui, ni son loup n’hésiteraient pas un seul instant. SI c’était Kelenn, ce dernier aurait intérêt à défendre sa vie avec la plus grande ferveur, parce que lui ne ferait pas de cadeau. Rien ni personne ne viendrait s’en prendre à sa famille. Les plans belliqueux furent cependant vite rangés, car le seul loup présent était en réalité sa petite fille qui était décidée à pouvoir se balader chez elle. Renji se contenta donc de l’embarquer, de la rendre à sa mère lorsque celle-ci passa, puis de rentrer quand il n’y eut plus aucun risque. Cette frayeur ne serait sans doute pas la dernière, mais un regard suffit aux deux pour comprendre que tous les deux avaient véritablement craint la même chose et ressentaient le même soulagement.

Le lendemain, Renji réveilla Christia en douceur, et ils profitèrent du petit déjeuner ensemble avant que ce dernier ne parte travailler. Du moins avant qu’il ne fasse un aller-retour à son travail. José ne l’entendait pas de cette oreille et le renvoya chez lui, le rassurant sur le fait que sa place était avec sa famille aujourd’hui, qu’ils se débrouilleraient bien sans lui une journée, et que de toute manière, tous allaient venir le soir même. Sur la route, il appela Christia et après avoir raccroché se mit à réfléchir à tout ce qui allait devoir être prévu. Maya les laissait tout de même dans une sacrée panade. Un tel débarquement ne faisait pas partie des plans de ses parents, mais ils allaient devoir faire avec. C’est pourquoi chacun commença à aller chercher ce qui était nécessaire, et Renji ne fut pas surpris de voir Christia s’activer lorsqu’il arriva. Elle avait dû penser comme lui et se dire qu’il fallait faire au mieux, vu que le temps qu’ils avaient tous les deux était limité. A sa demande, il se dirigea vers le salon, et posa ses habits sur le fauteuil.

Renji prit le temps de respirer une seconde son odeur de bébé, avant de lui sourire et de la laisser attraper son plus petit doigt dans sa main. Dire que tous avaient eu une main aussi petite un jour. Bon, il n’avait pas vraiment le temps de s’extasier sur sa fille.

- Maya, il va falloir que tu comprennes certaines choses. On ne peut pas se changer quand on veut, s’il y a à la maison d’autres personnes que maman et papa, d’accord ? Alors on va voir si tu arrives à faire comme moi.

Renji posa la petite au sol et se changea, devenant le loup. La petite Maya eut un sourire, et devint rapidement un louveteau, qui vint se blottir entre les pattes de son père. Le loup la saisit par la peau du cou et la déposa un peu plus loin, avant de redevenir humain et de s’assoir.

- Allez, à toi, Maya.

Une minute plus tard, Maya redevint un adorable bébé dans sa petite combinaison bleue et blanche du jour. Mais quasiment tout de suite, elle se retransforma en louveteau pour venir s’approcher de son père.

- Non Maya, papa est en humain, tu dois rester humaine.

Il reprit le louveteau et la déposa plus loin. Ce dernier le regarda sans comprendre un temps, alors qu’à chaque fois qu’il approchait, Renji la redéposait plus loin. Puis elle redevint un bébé, et Renji décida de la prendre une seconde et de déposer un bisou sur son front. Elle gazouilla.

*Tu as une idée pour lui faire comprendre qu’elle ne doit pas se transformer sans permission ?*
*Généralement, c’est moins gênant pour les loups qui préfèrent garder une forme animale les premiers temps. Mais je pense que ta méthode est bonne. Si tu ne laisses approcher que le bébé, et que je ne laisse approcher que le louveteau, elle l’intégrera sans doute.*
*Continuons ainsi, donc.*

Renji continua donc cet exercice encore une demi-heure, et si à la fin, Maya semblait avoir compris, son père remarqua bien qu’elle avait pour le moment une préférence pour sa forme lupine. Après tout, en tant que bébé, son corps lui paraissait maladroit sans doute, même s’il semblait qu’elle marcherait bientôt à quatre pattes, vu la position qu’elle prenait naturellement. Son loup allait faire progresser les premières étapes de sa motricité à pas de géants. Rassuré sur ce point, et sur le fait que les enchainements de transformations semblaient bien l’avoir fatiguée au moins un temps, Renji parti voir ce que faisait sa femme, et fut surpris de la voir s’activer comme la plus douée des ménagères.

Il rigola sur la préparation des armes, ainsi que sur le coup de cuillère. Cela semblait tellement anodin que s’en était plaisant. Renji aida sa compagne à remonter les planches sur les tréteaux et entama son sandwich, en parlant rapidement de sa méthode avec Maya.

- Je pense que Maya a compris. Notre fille est très intelligente. Mais elle a aussi clairement compris que pour elle, être une petite louve était plus sympa en termes de mouvements. Pour autant enchainer les transformations la fatigue vite. Elle devrait rester au calme. Si par hasard, elle vient te voir sous forme de louveteau, redépose-là un peu plus loin, en faisant semblant de ne pas lui prêter attention. Elle devrait comprendre et redevenir un bébé. Tu pourras alors la prendre et déposer un baiser sur son front.
- On dirait que tu la dresses comme on le ferait pour un chien.
- Les loups sont des canidés, Chris’. Pour le moment, son instinct animal est plus développé que son côté vampire. Alors je gère le loup, et la petite en même temps. Mais celui-ci en premier, vu l’urgence.
- Je te fais confiance. Allez, maintenant vas-y.

Il les embrassa toutes les deux, demanda à sa fille d’être sage, et fila. Ce dernier ne prit pas vraiment le temps de s’attarder, mais la décision de Christia semblait vraiment être un endroit idéal. D’ailleurs, aux odeurs qu’il perçu, de véritables loups devaient vivre dans les environs, mais très peu. A peine l’équivalent d’une famille de quelques individus. Rien à voir avec les meutes auxquelles lui avait pu être habitué. Renji refit le chemin du retour, et revint pile à temps pour faire illusion auprès de ses amis machos.

SI l’échange avec José fut tendu durant un instant, car Renji n’aimait pas réellement qu’on le paterne, ce dernier s’en sortit avec brio, gardant son calme, mais montrant qu’il ne se laisserait pas faire. Il était ici chez lui, et n’accepterait pas que quiconque, même avec bienveillance, ne lui dicte sa conduite. José sembla le comprendre, et les deux hommes se mirent ensuite au travail, tous comme leurs amis.

Elle lui offrit un petit sourire victorieux, qu’il lui rendit. Les hommes se mirent donc à aller chercher le nécessaire, et en peu de temps, la porte d’origine fut démontée et posée dans l’un des pick-up, histoire de finir en décharge pour être recyclée.

- Tu es l’hôtesse parfaite ! assura Felipe
- C’est gentil merci, mais vous n’en aurez qu’une, après c’est de l’eau. Je refuse de voir des bucherons armés, et avec de l’alcool dans le sang se balader en montagne. Vos femmes m’étriperaient de toute façon.

Cela déclencha quelques rires.

- Au fait Christia, Amira demande s’il faut qu’elle apporte quelque chose en particulier.
- Oh … Si quelqu’un avait de grandes nappes qui ne craignent rien, ce serait parfait. Nous n’avons que des tréteaux, ce n’est pas l’idéal pour faire une bonne table.
- On a ça, je lui dirai de les prendre.
- Merci.
- Si vous pouviez aussi apporter une série de chaises. Sinon on ne pourra jamais faire s’assoir tout le monde. Ou des bancs. Ajouta Renji
- Je pense que l’on peut trouver ça aussi.
- Merci beaucoup.

La porte fut rapidement remontée et ils admirèrent le résultat.

- Magnifique. Merci beaucoup.
- Elle est renforcée, elle supporterait l’attaque d’un grizzly. Assura José
- Ce serait la seule partie de la maison encore debout alors ! se moqua-t-elle
- Hey ! La maison que j’ai construit est plus que solide ! répliqua Renji
- Ah oui, c’est génial ce que vous avez fait de cette vieille ferme justement. Tu nous fais la visite Renji ? si je me souviens bien, l’étage ce n’était qu’un plancher pourri.
- Ce n’est plus le cas ! Se moqua Christia

Renji se raidit, mais elle lui adressa un hochement de tête rassurant. Après tout, ils faisaient chambre à part… Quoique vu sa réaction, Christia devait avoir prévu le coup.

- Tu n’as qu’à leur faire visiter avant de partir.
- Ça ne te dérange pas ?
- Je ferais la même chose avec leurs femmes tout à l’heure alors …

Renji monta donc en étant un peu tendu, ne sachant pas à quoi s’attendre, mais compris en sentant son odeur dans la chambre de Christia. Elle avait modifié les choses pour faire de cette chambre une véritable suite parentale.

- Le plancher est bien plus solide. C’est sûr pour ce point !
- Votre décoration est jolie. Moderne, mais vous avez gardé le cœur de la maison similaire à ce qu’elle était auparavant.
- On voulait que cela nous ressemble, sans pour autant gâcher ce qui nous avait séduit lorsqu’on l’a vu.

Renji sourit doucement en voyant ses affaires installées dans la chambre parentale. En prime, cette dernière avait même deviné où il se serait installé naturellement. Entre elle et un potentiel risque, même si elle savait se défendre. La chambre de la petite était toujours aussi adorable.

- C’est un cerisier, si je ne me trompe pas, cet arbre, non ?
- Oui, ils sont courants au Japon, et une fête est même organisée au début du printemps, lorsque ces derniers sont en fleurs. On souhaite que notre fille connaisse aussi ses origines, et c’était un bon moyen de ramener un peu de notre ancien pays chez nous.
- C’est compréhensible.

La visite continua, rapide sur la grande salle de bain parentale, tandis qu’il leur montrait aussi la chambre d’amis, qui provoqua quelques ricanements.

- C’est parce qu’ils s’entrainent tout le temps qu’il monte comme ça dans les concours ! On comprend mieux maintenant.
- Rien n’interdit de s’entrainer dans le règlement, que je sache ! Je n’y peux rien si j’y mets un peu plus de volonté que vous !

La remarque faussement indignée déclencha de nouveaux rires, et tout le monde finit par redescendre, pour s’occuper du problème principal. Il fallait donner du grain à moudre à ces bûcherons. Christia géra cela d’une main de maitre, et tout le monde fut surpris de ses connaissances, raillant même leur collègue. Celui-ci secoua juste la tête.

- Elle a d’excellentes connaissances, mais je reste meilleur tout de même avec un fusil. Christia n’aime pas tellement les armes à feu.

Non, elle préférait largement les poignards et autres lames, mais ça, lui n’allait pas le préciser. Puisque les hommes avaient toutes les informations nécessaires, ces derniers partirent, laissant la maîtresse de maison seule, pour le moment. Si le début du trajet fut simple, la suite commença à devenir plus ardue. Les hommes s’entraidèrent pour certains passages. Des bruits les firent se méfier, mais finalement, tout le monde arriva au lac.

- Nous devons nous séparer pour trouver des traces, autour de ce lac. Par groupe de deux, fouillez chaque recoin.

Renji s’écarta donc avec Manuel, dans une direction où il savait que ses traces n’étaient pas. Ce serait trop louche que ce soit lui forcément qui les trouve. Ce fut le duo de Felipe qui tomba sur les premières traces.

- Ici !

Les autres bûcherons approchèrent.

- Aucun doute, ce sont les traces d’un loup adulte.
- Elles sont profondes, par rapport à celles d’autres loups. Celui-là doit être plus grand que la moyenne.
- Au vu de la direction, il est reparti vers le col.
- Ta femme avait vu juste.
- On est déjà venu se balader une fois ou deux par ici, lorsqu’elle a eu besoin de reprendre l’air pour retrouver de la mobilité.
- Je ne pense pas qu’il y ait un risque que vous soyez de nouveau attaqués.

José donna donc le signal du départ, pour toute la troupe. Certains commençaient la descente, lorsque Renji perçu un bruit. Ils n’étaient pas seuls. A l’odeur, un loup s’était effectivement approché, sans doute pour boire.

- Attendez. J’ai entendu quelque chose.

Renji scruta les environs, et remarqua grâce à son excellente vue lupine le profil d’un des loups du secteur. Il arma son tir pour toucher au sol, juste devant lui. Ce dernier ne demanda pas son reste en entendant la détonation, et fila. Mais personne ne sembla le remarquer.

- On tire sur des fantômes, Renji ?
- J’ai juste cru percevoir quelque chose. J’étais sans doute encore trop tendu.
- Allons-y, alors.

Toute la troupe redescendit et finit par retrouver la lumière réconfortante du foyer des Ikeda. L’ensemble des femmes accueillirent leurs maris avec des vivas. Ils avaient beau être nombreux et armés, tout le monde restait prudent lorsque l’on parlait d’animaux sauvages. La bonne humeur s’installa, et après avoir embrassé sa femme, Renji se mit à s’occuper de la cuisson de la viande. Il eut un rire à la remarque de son patron.

- Ça… je le sais bien ! Pourquoi crois-tu que je fasse autant d’efforts pour la garder ?

Lorsque chacun fut servi, tout le monde revint à table, et Christia demanda à ce que le récit de la battue soit annoncé. C’est Rodrigo qui décida de s’y coller. Si le départ fut assez simple, plus les choses avançaient, plus cela ressemblait à un conte qu’à la réalité. La découverte du lac semblait celle d’un lieu miraculeux après une traversée d’une contrée hostile, et le tir de Renji devant le loup devint soudainement une action digne des épopées, sa balle repoussant par son simple bruit une terreur sans nom que quasiment personne n’avait perçu. Christia finit par bailler, et tout le monde finit par retourner chez soi, non sans avoir aidé la petite famille à tout ranger, afin que l’ensemble ne soit pas un calvaire pour les Ikeda le lendemain. Alors que Maya était couchée, Christia éclata soudainement de rire.

- Quoi ?
- Je te jure, que je suis plus fatiguée après cette journée, que par n’importe quel combat que j’ai jamais mené.
- Tu as été sous stress constant, à cause de tout ce à quoi nous devions faire attention. On ne peut pas dire que ça ait été de tout repos.

Ils finirent par se relever, et retournèrent dans leur chambre. Christia sourit doucement.

- Désolée pour tes affaires. Je savais que tout le monde allait vouloir se balader dans la maison.
- Ce n’est rien
- Mais …
- Ce n’est rien ! assura-t-il

Certes, Renji ne voyait pas cela se faire si tôt, au démarrage. Il voulait laisser à Christia le temps d’accepter complètement le changement de leur relation. Mais en fait, cela lui plaisait, et rendait d’autant plus réel le fait que tous les deux soient un couple. Sentant que cette dernière allait à nouveau protester, il l’embrassa longuement, la passion s’invitant dans cet échange, alors que son souffle devint plus heurté lorsqu’elle mit sa main sur son torse.

Lorsqu’elle lui fit savoir qu’il avait sans doute besoin d’une douche, ce dernier ne refusa pas. Il devait calmer un peu les battements de son cœur, et le désir physique qu’il avait senti le traverser durant leur baiser précédent. Cependant, il n’en eut pas vraiment le temps que Christia vint le rejoindre sous la douche, et l’embrassa. Il ne put dire un mot. Certes, ce n’était pas la première fois, mais tout juste la deuxième, et vu les circonstances de la première, même s’il avait admiré son corps parfait, la situation faisait que son inquiétude avait largement le pas sur le reste. Là c’était complètement différent. Le contact de ses mains sur sa peau lui faisait déjà perdre pied. Il attrapait la chair de poule à son contact et la stoppa lorsqu’elle descendit. Est-ce qu’il voulait qu’elle continue ? Complètement. Est-ce que c’était raisonnable ? La réponse était moins sûre, de ce côté-là. Leur nouveau baiser, lorsqu’elle le refit pivoter face à elle, le fit céder à un baiser plus passionné encore.

- Chris’ … gémit-il
- Le temps des paroles est passé M. Ikeda, maintenant place aux actes.
- Très bien, Mme Ikeda.

Après tout, Christia était assez forte pour le stopper n’importe quand, et il respecterait si cette dernière venait à changer d’avis. Ce fut lui qui reprit leur baiser, alors que l’une de ses mains descendait dans son dos, et que l’autre était dans sa chevelure. Renji la plaqua contre le mur, continuant de caresser son corps, alors que lui-même tremblait sous le contact de la jeune femme. Il notait inconsciemment les endroits où celle-ci réagissait plus, comme sa chute de reins. Tous les deux étaient collés l’un contre l’autre, et la jeune femme ne pouvait pas bouger sans que leurs peaux se touchent. Il descendit son visage dans son cou, l’embrassant et la mordillant doucement, alors que l’une de ses mains remontait vers sa poitrine, pour s’emparer de l’un de ses seins, à pleine main.

Le contraste de la température de leurs corps semblait s’effacer. Plus le désir prenait le pas sur tout le reste, plus la peau de Chrsitia semblait se réchauffer. L’une des mains de celle-ci, sur ses fesses, les fit se rapprocher encore alors qu’il venait l’embrasser à pleine bouche, faisant que sa langue vienne capturer la sienne. Lorsque sa main s’empara de son entrejambe, un gémissement lui échappa, qu’il ne chercha pas à retenir. Renji la laissa s’amuser avec son corps, alors que lui-même découvrait le sien. A un moment, il la retourna, faisant qu’elle était plaquée contre le mur, et lui dans son dos. Il caressa d’abord son dos, puis ses fesses, avant de venir aussi s’occuper délicatement de son intimité, tout en prenant l’un de ses seins dans son autre main. A entendre son souffle, elle semblait apprécier, mais finit par se retourner à nouveau. A voir son regard incendiaire, elle ne semblait plus vouloir attendre, et lui non plus. Alors après un dernier regard et un baiser brulant, il s’unit à elle, alors que ses bras la soutenaient et qu’elle avait les siens autour de son cou. Cette nuit était leur, et ne semblait pas prête de se finir de suite.

*
**

Le lendemain, Renji se réveilla doucement en sentant le contact de Christia contre lui. S’il fut surpris un instant d’être nu et humain, son souvenir de la nuit dernière lui remis en tête les circonstances. Cette première fois ensemble avait été… merveilleuse. Même s’il avait craint que cela ne soit un peu tôt dans leur nouvelle relation de couple, il s’était rendu compte qu’il en avait besoin, tout comme elle, pendant que tous les deux l’avaient fait. Christia portait en partie son odeur sur elle, et cela gonflait aussi son orgueil. Ils s’appartenaient complètement et mutuellement, désormais. Il descendit et commença à préparer son petit déjeuner, ainsi que celui de Christia. Il allait laisser un petit mot pour lui dire qu’il l’aimait, et que le souvenir de la nuit dernière allait sans doute illuminer sa journée, lorsqu’il reçu un message. José lui accordait sa journée, puisque de toute manière tous auraient été en week-end juste après. Il l’attendait cependant en forme dès le Lundi suivant pour reprendre du service.

Percevant le réveil de Maya, il alla chercher la petite et la changea, lui faisant prendre son bain du matin avant de l’habiller. Sa petite amie semblait profiter d’un repos bien mérité, preuve que sa fatigue qu’elle évoquait la veille était bien réelle. Même si le sourire qu’elle avait indiquait que celle-ci faisait de beaux rêves. Le papa s’occupa donc de sa petite, jusqu’à ce qu’il sente que cette dernière devait avoir faim, puisqu’elle cherchait à téter son doigt. Il remonta donc, et après avoir déposé Maya dans un couffin près d’eux, réveilla doucement cette dernière.

- Chris’… Il faut se réveiller. Le jour est déjà bien levé, et Maya commence à avoir faim.

Le jeune homme l’embrassa doucement, et elle sourit, avant de se rendre compte que le soleil était bien trop haut et que ce n’était pas normal.

- Renji ? Qu’est-ce que tu fais encore là ? Non que ça me déplaise…
- José m’a donné ma journée. Donc je suis en week-end, même si je suis attendu en forme Lundi. Donc nous avons du temps pour nous. Enfin, nous en aurons une fois que tu seras complètement réveillée, et que tu auras pu apaiser l’ogresse qu’est déjà notre fille.

Le bûcheron la laissa donc tout de même au calme, le temps qu’elle allaite Maya et l’attendait au rez-de-chaussée avec un petit déjeuner complet, comprenant aussi un jus d’orange pressé frais et du pain grillé avec de la confiture. L’avantage de tout ce qu’avait ramené leurs amis, c’est qu’ils ne risquaient pas de manquer de quoi que ce soit pour les jours à venir.

La soirée promettait d’être épique, décidemment l’ascensceur émotionnel était loin d’être terminé pour eux deux. Christia avait l’impression de se préparer pour la guerre. Mais ils n’avaient pas le choix. Et elle commençait vraiment à s’attacher à la vie qu’ils se construisaient ici. Même si elle ne l’avouerait pas, elle était contente de voir tout le monde chez elle. Elle avait l’impression de retrouver un clan. Et Renji avait l’impression de retrouver une meute. Cela l’apaisait, et le fait de la voir évoluer parmi les humains plus faibles, la confortait dans son statut d’Alpha, et donc Renji se calmait vis-à-vis d’elle. Il était toujours aussi protecteur, mais un peu moins étouffant. Il reconnaissait sa capacité à gérer ceux qui venaient chez eux, et elle reconnaissait sa force. Ils avaient trouvé un équilibre. Même si tous deux étaient encore tendus. Ils avaient vraiment cru pendant un instant que Kelenn les avaient retrouvés. En tout cas c’était un bon rappel qu’ils devaient être sur leurs gardes. Une fois tout ceci terminé, Christia reprendrait en main leur entrainement, et referait quelques rondes autour de la maison elle aussi. C’était avec ce nouvel objectif en tête qu’elle s’occupait de la maison alors que Renji s’occupait de leur fille. Il revint rapidement vers elle.

- Je pense que Maya a compris. Notre fille est très intelligente. Mais elle a aussi clairement compris que pour elle, être une petite louve était plus sympa en termes de mouvements. Pour autant enchainer les transformations la fatigue vite. Elle devrait rester au calme. Si par hasard, elle vient te voir sous forme de louveteau, redépose-là un peu plus loin, en faisant semblant de ne pas lui prêter attention. Elle devrait comprendre et redevenir un bébé. Tu pourras alors la prendre et déposer un baiser sur son front.
- On dirait que tu la dresses comme on le ferait pour un chien.
- Les loups sont des canidés, Chris’. Pour le moment, son instinct animal est plus développé que son côté vampire. Alors je gère le loup, et la petite en même temps. Mais celui-ci en premier, vu l’urgence.

Elle grimaça, elle n’aimait pas cette idée, elle ne voulait pas que leur fille se sente bridée, mais elle ne pouvait pas proposer mieux pour le moment. Et de toute façon, Maya devrait apprendre à cacher qui elle était au monde extérieur. Elle aurait juste préféré avoir quelques mois de plus, voir quelques années de plus. Il fallait bien qu’il y ait des désavantages à être une louve. Christia s’était tellement concentrée sur le fait que sa fille ne soit pas soumise au soleil, et qu’elle ne lui demande pas de sang, qu’elle avait occulté certaines choses. Elle soupira, et le laissa la prendre dans ses bras pour la réconforter.

- Je te fais confiance. Allez, maintenant vas-y.

Elle-même avait encore pas mal de travail. Mais finalement cela se passa bien. Maya n’avait pas l’air de vouloir redevenir une louve, appréciant d’être le centre de l’attention, celle-ci gazouillait gaiement. Elle pleura un peu quand les hommes partirent et que son père la laissa, mais un petit câlin et le fait que sa mère prenne cinq minutes pour jouer avec elle dans le parc suffirent à la calmer. De toute façon, la maison fut bientôt de nouveau bondée. Et Maya put rencontrer de nouveaux enfants. Christia s’était tendue quand deux bébés se retrouvèrent avec elle. Maya allait elle vouloir aller les voir ? ou les fuir ? Mais elle se contenta de gazouiller gaiment. Comme s’ils communiquaient. Tout allait bien. Peut-être allaient-ils avoir un peu de chance finalement ?

Renji et les hommes revinrent rapidement. Et Maya voulut s’approcher de son père. Elle pleura un peu pour attirer son attention, et il s’empressa de venir la prendre dans ses bras, et de l’embrasser sur le front. Elle pouvait toujours attirer leur attention, même en bébé. Donc elle n’avait pas besoin de se transformer.

Elle demanda à Renji de récupérer les armes des hommes et de les enfermer. Si certains furent surpris de sa démarche, il expliqua rapidement qu’ils étaient plus rassurés ainsi avec les enfants, et que Christia n’aimait vraiment pas les armes. Aucun ne discuta, et ils enfermèrent les armes dans un coffre dans l’entrée. Felipe rechigna un peu, mais Christia s’approcha avec un sourire carnassier.

- Mieux vaut que tu la donnes à Renji, sinon c’est à moi que tu auras affaire.
- Je ne suis vraiment pas sûr que tu puisses me faire quoi que ce soit Christia.
- Je ne pends plus les hommes par les oreilles, c’est vrai. Mais je peux te rendre la vie infernale crois-moi. Et puis n’oublie pas que c’est moi qui prépare ton repas ce soir.

Tout le monde rigola, et Felipe finit par s’incliner et tendit son arme à Christia avec une moue amusée, une lueur de défi dans le regard.
Elle répondit en faisant une grimace dégoutée … mais démonta l’arme avec une rapidité et une habilité effarante.
José la regarda bouche bée et elle sourit.

- Ce n’est pas parce que je n’aime pas les armes, que je ne les connais pas. Répondit-elle en haussant les épaules
- Mais ou as-tu appris tout ça ?
- Mon père était chasseur. Répondit-elle simplement

Elle alla enfermer la dernière arme, et apporta une autre bière à tout le monde, y compris à Felipe, en gage de paix.
Finalement la soirée se passa merveilleusement bien. Ils rirent, et une fois que Maya se fut endormie pendant un temps dans son parc, les deux parents se détendirent. Christia alla poser sa tête sur l’épaule de son mari.

- Content ?
-… étonnement oui. Même si je n’aime pas qu’il y ait trop de monde à la maison, je suis content que tout le monde soit là… c’est assez … étrange et antinomique.
- Je sais ce que c’est. Mais ils ne vont pas tarder à s’en aller. Et nous retrouverons notre tanière.

Il leur fallut un peu plus de temps pour partir, mais finalement tout le monde laissa la petite famille, et ils purent aller coucher Maya, qui malgré les prédictions de Renji s’endormit rapidement.

- Quoi ?
- Je te jure, que je suis plus fatiguée après cette journée, que par n’importe quel combat que je n’ai jamais mené.
- Tu as été sous stress constant, à cause de tout ce à quoi nous devions faire attention. On ne peut pas dire que ça ait été de tout repos.
- En tout cas, je suis ravie que tu aies été avec moi pour affronter tout ça.

Elle ne s’en serait pas aussi bien sortie sans lui.
Ils retournèrent dans la chambre, ou tout avait été modifié.

- Désolée pour tes affaires. Je savais que tout le monde allait vouloir se balader dans la maison.
- Ce n’est rien
- Mais …
- Ce n’est rien ! assura-t-il

Certes, Renji ne voyait pas cela se faire si tôt, au démarrage. Il voulait laisser à Christia le temps d’accepter complètement le changement de leur relation. Mais en fait, cela lui plaisait, et rendait d’autant plus réel le fait que tous les deux soient un couple. Sentant que cette dernière allait à nouveau protester, il l’embrassa longuement, la passion s’invitant dans cet échange, alors que son souffle devint plus heurté lorsqu’elle mit sa main sur son torse.

Lorsqu’elle lui fit savoir qu’il avait sans doute besoin d’une douche, ce dernier ne refusa pas. Il devait calmer un peu les battements de son cœur, et le désir physique qu’il avait senti le traverser durant leur baiser précédent. Cependant, il n’en eut pas vraiment le temps que Christia vint le rejoindre sous la douche, et l’embrassa. Il ne put dire un mot. Certes, ce n’était pas la première fois, mais tout juste la deuxième, et vu les circonstances de la première, même s’il avait admiré son corps parfait, la situation faisait que son inquiétude avait largement le pas sur le reste. Là c’était complètement différent. Le contact de ses mains sur sa peau lui faisait déjà perdre pied. Il attrapait la chair de poule à son contact et la stoppa lorsqu’elle descendit. Est-ce qu’il voulait qu’elle continue ? Complètement. Est-ce que c’était raisonnable ? La réponse était moins sûre, de ce côté-là. Leur nouveau baiser, lorsqu’elle le refit pivoter face à elle, le fit céder à un baiser plus passionné encore.

- Chris’ … gémit-il
- Le temps des paroles est passé M. Ikeda, maintenant place aux actes.
- Très bien, Mme Ikeda.

Renji s’empara de ses lèvres, et elle eut l’impression de sentir des courants électriques dans tout son corps. Il caressa son dos et elle frissonna encore. Sa chaleur et le contact de l’eau sur sa peau faisait pointer ses seins alors qu’il s’emparait d’un pour le masser doucement. Elle ne put retenir un gémissement et se laissa aller en arrière. Renji le prit pour une invitation et embrassa sa gorge. Elle eut un instant de peur par instinct, mais Renji n’était pas un vampire, il n’y avait aucun risque. Il la mordilla doucement lui tirant un nouveau gémissement. Elle fut surprise de se rendre compte qu’en réalité, elle adorait ça. Il la retourna, et elle posa son front contre le carrelage de la douche, qui lui parut glacé comparé à d’habitude. Elle avait l’impression d’être littéralement en train de fondre sous ses caresses. Elle sentit sa main descendre sur son ventre, puis plus bas. Elle ne put s’empêcher de retenir sa respiration alors qu’il la caressait. C’était un mélange de délicatesse, et de force, il y allait avec douceur, mais elle sentait la callosité de ses doigts. Et bon dieu, elle aimait ça. C’était mieux que tout ce qu’elle n’avait jamais ressenti. Il la titilla jusqu’à lui faire perdre la tête, mais elle n’avait pas de patience, elle se retourna, et se plaqua contre lui. Elle prit son phallus à pleine main, et se mit à faire des mouvements de va et vient ; d’abord doucement, puis avec plus de fermeté. Ce fut à son tour de grogner, et il se plaqua contre elle. Elle l’embrassa avec ferveur. Renji était fort, et il la porta sans mal à la hauteur souhaitée, elle passa ses jambes autour de son torse, alors qu’il la faisait redescendre lentement sur son sexe dressé. Il glissa en elle, l’étirant doucement avec délice. Il se montra doux, s’arrêtant régulièrement pour lui laisser le temps de s’adapter à lui.

- Bon dieu, tu es si étroite, c’est …
-.. Si bon. Finit-elle pour lui.

Elle roula doucement du bassin, et elle lui tira un nouveau grognement. Elle adorait ce son qui sortait de sa gorge.

- Tu ne me fais pas mal. Lui assura-t-elle en lui mordillant l’oreille.

Cette donnée sembla le rassurer, car il donna un brusque coup de rein, s’enfonçant d’une seule poussée en elle. Elle gémit à son tour, et ils trouvèrent rapidement leur rythme de croisière, elle, venant à sa rencontre. Elle sentit la vague monter en elle, et elle eut un petit cri quand il la fit exploser de plaisir. Elle s’effondra dans ses bras, et il s’assit lui aussi sur le sol, mais sans la lâcher.

- C’était …
- Wahou …
- C’est exactement le mot que je cherchais.

Ils pouffèrent tous les deux, et ils finirent par se laver pour ressortir. Renji hésita un instant sur le pas de la porte, mais elle l’attira dans leur lit.

- Voyons voir si tu es aussi doué à l’horizontal qu’à la verticale.

**
*

Ils s’endormirent tard cette nuit-là, mais complètement épuisés tous les deux. Christia sourit doucement avant de sombrer dans le sommeil en écoutant son cœur battre.
Elle dormit du sommeil des justes, tant et si bien qu’il fallut que Renji vienne la réveiller pour qu’elle émerge. Elle n’avait même pas perçu le réveil de Maya

- Chris’… Il faut se réveiller. Le jour est déjà bien levé, et Maya commence à avoir faim.

Le jeune homme l’embrassa doucement, et elle sourit, avant de se rendre compte que le soleil était bien trop haut et que ce n’était pas normal.

- Renji ? Qu’est-ce que tu fais encore là ? Non que ça me déplaise…
- José m’a donné ma journée. Donc je suis en week-end, même si je suis attendu en forme Lundi. Donc nous avons du temps pour nous. Enfin, nous en aurons une fois que tu seras complètement réveillée, et que tu auras pu apaiser l’ogresse qu’est déjà notre fille.

Elle sourit amusée, Renji lui tendit la petite et elle la cala doucement contre elle. Renji lui passa le coussin d’allaitement, et l’aida à se caler avant de la laisser. C’était un moment magique, elle se sentait bien quand elle nourrissait sa fille. C’était un vrai moment de bonheur. Elle se mit à chantonner doucement, tout en caressant son tout petit visage.

-Tu es tellement merveilleuse. Murmura-t-elle

Christia la berça jusqu’à ce qu’elle finisse de manger. Elle finit par la déposer dans son couffin, et prit le temps de s’habiller. Elle passa un legging et un tee-shirt noir moulant. Elle passa un porte bébé en toile autour de son épaule. Elle posa sa fille dedans alors qu’elle s’endormait, ce qui avait l’avantage de lui laisser ses deux bras libres. Elle redescendit et sourit en sentant l’odeur.

-Miam. Ça sent drôlement bon.
-Comment vont mes princesses.
-L’une dort, et l’autre est maintenant affamée à son tour.

**
*

Quelques semaines passèrent. Mais finalement, tout se passa bien. Renji et Christia prenaient soin d’aider leur fille à se développer. Surtout en lui laissant de l’espace en tant que louve, tout autant qu’humaine. C’était même devenu une des sorties préférées de Christia. Celle-ci partaient en éclaireuse pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’humains dans les parages, et quand elle revenait, elle pouvait courir avec eux. Ce n’était pas très rapide avec Maya, mais celle-ci s’améliorait de jour en jour. Ils étaient une famille unie.

Pourtant ce matin-là quand Renji se réveilla, Maya était dans son berceau à côté de lui, mais il n’y avait nulle trave de Christia.

-Chrisitia ? Chris’ ?

Il se redressa brusquement, il n’y avait pas de traces d’odeurs d’elle dans la maison. Juste d’anciennes traces. Il prit sa fille dans ses bras, et redescendit rapidement.

-Christia ! Bon sang, où es-tu ?

Il trouva un mot épinglé sur la porte.

*je suis sortie chercher le petit déjeuner. Si jamais tu te réveilles avant mon retour, reste bien sage avec Maya.
Et au fait … je sais quel jour nous sommes*

Il émit un grognement, et jeta un coup d’œil par la fenêtre. Pourtant la voiture était encore là. Renji se raidit, ou était-elle partie chercher le petit déjeuner ?
Il commença à tourner en rond quand un bruit de moteur attira son attention. Ils n’avaient qu’une voiture. Toujours là. Il déposa sa fille dans son berceau et se redressa. Qui que ce soit, il restait méfiant, il reconnut le bruit d’une moto. Il sortit, et vit une vision qu’il n’avait pas vu depuis un moment. Christia en tenue de cuir noir remontant le chemin de terre sur … une Yamaha YZF R1 de 2002. Connue comme étant la plus belle moto sportive japonaise. Elle se gara près de lui, et sourit en retirant son casque.

-Bonjour M. Ikeda
-… Christia, qu’est ce que c’est que ça ?
-elle est belle n’est-ce pas ?
-Elle est sublime oui.
-ça te plairait comme cadeau pour un premier anniversaire passé en tête à tête ?
-Christia ! tu n’as pas fait ça ?

Elle sourit, et descendit pour venir l’embrasser avec une passion dévorante.

-Si Joyeux Anniversaire mon amour ! Je te propose d’aller faire un tour sur ton joujou, pendant que je prépare le petit déjeuner.

Elle le laissa partir, et Renji revint rapidement les cheveux ébouriffés et véritablement extatique.

-C’était … Vraiment magique. Assura-t-il
-J’ai … peut-être un autre cadeau pour toi.
-Ah oui ?
-Oui. J’ai discuté avec la pédiatre. Elle estime qu’il est temps de commencer à habituer Maya à d’autres aliments.

Elle lui tendit un biberon.

-Tu veux … lui donner le premier biberon ? J’ai préparé notre petit déjeuner. Bacon, œuf, pain grillé, salade de fruits, jus pressé. Tout ce que tu aimes.

Gérer l’ensemble des bûcherons et leurs familles. Cela n’allait pas être une mince affaire, mais c’était quelque chose que tous les deux devaient réussir sans avoir le choix, cette fois-ci. Tout en s’assurant également que rien de ce qui pouvait être relié au surnaturel ne se produirait ce soir. C’est pourquoi Renji était actuellement en train d’apprendre à Maya, et surtout à la louve de cette dernière, quand elle avait le droit d’apparaître, et quand cela lui serait refusé. Certes, la méthode pouvait paraître déplaisante. Cependant, vu le peu de temps que le couple avait avant que l’ensemble de leurs amis ne débarquent… Il n’y avait pas tellement de choix. C’était une solution de fortune pour parer au plus pressé, en attendant de pouvoir véritablement prendre le temps de lui faire comprendre lorsqu’elle pouvait le faire ou non. La demoiselle se montrait véritablement douée pour comprendre. Renji ne savait pas si cela était dû aux circonstances particulières de sa naissance, mais Maya semblait bien plus vive que tous les bébés de son âge qu’il avait pu croiser avant. Ce qui pouvait être une bonne nouvelle, comme une source de difficulté.

C’était une situation complexe, mais pas ingérable. Christia et lui avaient affrontés bien pire par le passé. Rien que leur voyage pour arriver ici, au Brésil avait été une épreuve bien supérieure à tout cela. Non, le problème principal était surtout que des éléments de ce qui pouvaient se produire étaient imprévisibles. Alors les deux parents étaient tendus car ils se devaient de réussir à s’adapter à tous les scénarios. Il fallait absolument que la louve reste hors de vue pour aujourd’hui. Pour leur bien à tous. Après tous, l’ensemble des bûcherons devenaient des amis proches, au fur et à mesure que le temps passait. Renji y retrouvait un esprit proche de celui des liens lupins, et il se doutait que Christia les voyait déjà comme des cadets à protéger, même si elle ne pouvait pas le montrer aussi ouvertement que ce qu’elle faisait avec son clan avant. Sans le savoir, l’ensemble de ces familles avaient deux protecteurs hors du commun, qui devaient continuer à donner le change.

Renji fit donc l’allée retour jusqu’au point que tous les deux avaient déterminés, et revint tout pile dans les temps. Quelques secondes de plus, et les choses auraient pu commencer à devenir compliquées, vu que chacun de ses collègues avaient bien compris que ce dernier avait un esprit protecteur très développé envers les deux femmes de sa vie. Il fit cependant le nécessaire, et réaffirma sa position. Peu importait que son « passé » ne semblaient pas faire de lui un homme de grande action, ici, il était chez lui, et ne laisserait personne prendre l’ascendant. Heureusement, José le compris bien vite, et la tension disparut bien vite.

Les hommes visitèrent, puis se mirent au travail sur la porte, qui fut rapidement remplacée. Il fallait dire que toute une équipe de bûcherons représentait une sacrée main d’œuvre en termes de force brute. Les hommes partirent à la chasse au loup, sans en croiser ou presque, ce qui était d’autant mieux, et revinrent. Maya demanda rapidement l’attention de son père, qui lui accorda. Cette image avait tendance à faire sourire l’ensemble des personnes présentes. Renji s’était montré fiable et fort depuis plusieurs mois, ainsi que du genre à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Il suffisait cependant qu’il voit sa femme ou entende sa fille et il passait alors à une tendresse surprenante. Cette dernière pouvait cependant laisser très vite place à un esprit combattif impressionnant si l’on s’en prenait à l’une d’elles, même en plaisantant. Certains auraient pu dire qu’il était une force de la nature au cœur tendre, car même si le japonais n’était pas le plus grand, il savait en imposer.

Les armes furent rangées rapidement lorsque les hommes revinrent de leur expédition. Comme souvent cependant, Felipe ne voulait rien faire comme tout le monde. Au départ, Renji allait insister un peu plus lourdement, mais lorsqu’il vit le sourire carnassier de Christia, se contenta de rester à sa place. Après tout, vu le côté macho de ses collègues, cela ne ferait pas de mal que tous se rendent compte que Mme Ikeda était bien moins docile et bien plus sûre d’elle que ce qu’elle montrait la plupart du temps. Son collègue l’apprit donc à ses dépens, sous les rires des autres face à sa tête lorsque son arme se retrouva complètement démontée. José fut complètement éberlué, mais la maitresse de maison apporta rapidement une explication. Tous les deux avaient intérêt à se rappeler de ces éléments qu’ils ajoutaient au fur et à mesure à leurs histoires, pour ne pas se retrouver un jour à devoir se rattraper en se contredisant. Même si sur ce point-là, il y avait peu de chance que Christia’ l’oublie. Après tout, Drake était effectivement un chasseur, même si différent de ce que les bûcherons pourraient penser. Maya fut un ange durant cette soirée, et lorsqu’elle celle-ci s’endormit, les parents purent se détendre un peu plus, le risque de transformation éloigné pour quelques heures. Voir autant de monde était plaisant, mais aussi un peu agaçant. Renji ne put s’empêcher un sourire lorsque son échange avec Christia lui apprit qu’elle aussi semblait dans le même état.

- J’ai hâte, mais en même temps, j’apprécie qu’ils soient tous venus. Je pense que cette soirée restera dans les mémoires. J’espère bien en vivre d’autres plus tard, sans nécessairement la catastrophe avant.
- Je suis d’accord, mais pour ce soir, je n’attends plus que leur départ.

Ce dernier se fit au fur et à mesure, et selon les cas, l’un des deux membres du couple Ikeda raccompagnait ceux qui partaient à la porte. Ce fut Renji qui raccompagna Felipe, et qui lui rendit son arme démontée, non sans sourire.

- Je crois que tu auras un peu d’occupation avant la prochaine chasse que tu voudras te faire.
- Disons que certaines proies sont plus intéressantes que d’autres.
- Soyons clairs. Chris’ n’en fera jamais partie. De plus, crois-moi, tu n’as aucune chance sur ce terrain-là.

Felipe allait continuer, mais quelque chose dans le regard de Renji le dissuada. Le japonais avait beau sourire, il dégageait quelque chose de bien trop menaçant sur l’instant.

- Je plaisante bien sûr.
- J’en suis certain. Moi aussi, après tout. Quoique…

Ce dernier repartit sans forcément demander son reste, les saluant gaiement malgré tout. Renji secoua la tête un instant, avant de retourner vers le reste de ses invités. Christia le regarda un instant mais il l’embrassa rapidement pour la rassurer. Le reste de leurs invités finirent par partir, et les jeunes parents montèrent leur petite dans son lit, qui se réveilla un instant avant de repartir au royaume des rêves. Le couple s’embrassa et la passion s’invita entre eux, avant que Christia ne lui dise qu’il avait sans doute besoin d’une douche, ce qu’il accepta.

La douche lui ferait du bien pour éviter de déraper trop vite. Cependant, ce n’était apparemment pas dans les plans de la jeune femme, bien au contraire. S’il résista quelques secondes, Renji finit par se laisser aller à ses envies, qui étaient manifestement réciproques. A entendre les gémissements de Christia, cette dernière semblait aimer le début de ce premier contact charnel entre eux, et ne tarda guère à lui rendre la pareille. Alors qu’elle avait son sexe en main, Renji ne pouvait pas et ne cherchait pas à dissimuler que cela lui plaisait. Plus elle augmentait son mouvement, plus son désir se faisait fort. Il lui fit bien comprendre en la plaquant à nouveau contre le mur et en lui rendant par un baiser avide, avant de la soulever pour qu’ils ne fassent plus qu’un. Bon sang… rentrer en elle décupla rapidement son plaisir, alors qu’elle était tout autour de lui. Elle semblait lui laisser tout juste la place de venir en elle, mais rien de plus. C’était la meilleure des stimulations, et elle semblait le ressentir tout autant.

Elle roula du bassin et Renji grogna à nouveau. Il préférait rester prudent, mais lorsqu’elle lui fit savoir qu’elle n’avait pas mal, lui tirant un nouveau grognement car elle lui mordait l’oreille, il eut un mouvement plus profond. Ce fut Christia qui mena la danse. Elle avait plus de liberté de mouvements vu que lui la soutenait, mais il finit par trouver un rythme commun pour eux deux, qui les amena jusqu’à la jouissance. Un grognement plus fort sorti lorsqu’il arriva au summum de son plaisir, avant qu’il ne finisse par s’assoir en la tenant contre lui. Alors qu’ils étaient assis-là tous les deux, il continuait à caresser doucement son corps, ne se lassant pas se son contact. Après avoir rigolé de leurs impressions respectives et similaires, tous les deux restèrent un temps assis, histoire de retrouver l’impression d’avoir un minimum de force dans leurs jambes. Ils se lavèrent ensuite tous les deux, profitant aussi pour continuer d’explorer le corps de l’autre, de le masser, avant de se rincer, et de se sécher.

Christia rentra dans la chambre, mais Renji resta sur le chambranle. Après tout, malgré le changement pour les vêtements qui était surtout nécessaire pour faire illusion, cela restait la chambre de la jeune femme. Cette dernière semblait cependant ne pas l’entendre de cette oreille, puisque son désir semblait à nouveau ardent, tout comme le sien. Il suffisait de jeter un coup d’œil plus bas pour s’en rendre compte. Renji ne se fit donc pas prier pour la rejoindre, et vint au-dessus d’elle en l’embrassant fougueusement. Ses mains recommencèrent donc ses caresses, pour la faire chanceler. Il reprit l’un de ses seins en main et le massa, avant de jouer plus avec le téton, en le faisant rouler entre deux de ses doigts, tout en retournant caresser son intimité. Après tout, c’était un traitement qui semblait lui avoir plu, précédemment. Bloquant ses deux mains au-dessus d’elle avec l’une des siennes, il continua ainsi, avant de la pénétrer avec deux doigts, revenant mordiller son cou.

Son désir était présent, mais il sentait aussi un besoin de la posséder qui ne venait pas que de lui. La dominance pouvait s’exprimer en bien des domaines, et si lui prenait du plaisir à l’acte, il sentait aussi que son loup voulait marquer son appartenance. Il finit par revenir complètement en elle, commençant un mouvement de va et vient, doux d’abord, puis plus rapide. Des grognements ne tardèrent pas à revenir, alors qu’elle l’encadrait toujours autant. Pour le moment, elle semblait au vu de ses gémissements accepter qu’il ait le contrôle, mais sans nul doute qu’elle ferait basculer les choses si elle le souhaitait, si lui-même arrivait à garder le contrôle de son loup.

*
**

Après autant de temps à s’apporter mutuellement du plaisir, Renji s’endormi lui aussi très rapidement, et avec un sourire bienheureux sur le visage. Il fut surpris un instant le lendemain, mais le souvenir de la nuit était encore vivace dans son esprit. Cette femme avait vraiment de quoi le rendre accro. Il était sous le charme de sa personnalité depuis un moment, mais le corps de cette dernière était véritablement un piège, dans lequel il était heureux de tomber. Si tous les deux s’entendaient aussi bien au niveau charnel, ce ne serait sans doute que la première fois d’une longue série d’ébats brûlants. Le bûcheron ne put s’empêcher de sourire doucement alors qu’il était en train de s’occuper de changer leur fille.

- Malgré la catastrophe que tu as provoqué, maman et papa sont vraiment ensemble, maintenant.

La petite gazouilla, comme si elle était en train de rire d’une bonne blague qu’elle aurait joué à ses parents. Son papa descendit donc avec elle et commença à préparer le petit déjeuner, ahuri par toute la nourriture présente dans leur frigo, avant de sourire.

- Clairement, les amis de papa et maman étaient inquiets pour eux. On ne va pas avoir à faire la cuisine pendant plusieurs jours.

Une fois que le petit déjeuner fut prêt, Renji s’occupa de reprendre la petite et de lui accorder de l’attention. Elle tenta à plusieurs reprises de téter son doigt.

- Je connais une petite princesse qui est affamée. Si on allait réveiller maman, pour qu’elle s’occupe de toi, tu es d’accord ?

Maya ne dit rien, mais Renji monta avec elle, puis réveilla sa femme en douceur. Il l’aida à s’installer et lui laissa le moment de l’allaitement avec cette dernière. Non que l’image le gênât, surtout après la nuit de la veille, mais c’était le moment privilégié de Christia avec leur fille. Il redescendit donc, achevant ses préparatifs par le jus d’orange pressé. Des bruits de pas l’informèrent que la jeune femme redescendait.

- Miam. Ça sent drôlement bon.
- Comment vont mes princesses ?
- L’une dort, et l’autre est maintenant affamée à son tour.
- Je crois que l’on va pouvoir arranger ça.

Renji ne tarda pas à lui donner un verre de jus d’orange pressé, et posa à côté d’elle des morceaux de baguette grillés avec un peu de beurre et de confiture dessus, ainsi qu’un bol de chocolat.

- Bon appétit.
- Merci.

Christia allait démarrer son repas, lorsque Renji décida de passer derrière elle et de la prendre sur ses genoux. Comme ça, elle était confortablement installée, et lui pouvait avoir une vue sur les deux femmes de sa vie. D’ailleurs, cette tenue décontractée lui allait aussi bien que tout le reste. Quoi qu’elle porte, la vampire semblait toujours le sublimer, même quelque chose d’aussi basique que cela.

- Tu as eu le temps d’aller faire des courses pour le petit déjeuner. J’ai dormi si longtemps que ça ? Enfin… nous nous sommes bien épuisés hier soir… dit-elle avec un sourire entendu… mais à ce point ?
- J’aurais bien voulu te dire que oui… surtout que j’ai adoré cette nuit… mais je crois que l’on n’aura pas besoin de faire de courses pendant quelques jours. Nos amis nous ont montré leur soutien par la nouvelle porte d’entrée et ma présence aujourd’hui ici pour les hommes, et par la cuisine pour les femmes.

Renji prit lui aussi de quoi se remplir un peu l’estomac.

- Veux-tu faire quelque chose de particulier aujourd’hui pour profiter, vu que je suis là ?

*
**

Les semaines passèrent. Maintenant qu’il n’y avait plus d’urgence, Christia et Renji avaient plus de temps pour permettre à Maya de s’habituer à ses deux formes, et à lui faire comprendre vraiment quand ils acceptaient que cette dernière se change ou pas. Le couple profitait aussi de moments à deux quand cette dernière dormait, assez souvent physiques, mais aussi parfois tout simplement en restant dans les bras l’un de l’autre. Les deux parents étaient également tombés d’accord pour recommencer leur entraînement, et reprenaient petit à petit les combats l’un contre l’autre. Maya semblait d’ailleurs beaucoup s’amuser à regarder cela depuis son couffin, gazouillant en voyant maman mettre une bonne raclée à papa.

C’était d’ailleurs en partie frustrant. Renji sentait qu’il faisait des progrès, que ses techniques de combats et sa maitrise étaient meilleures qu’avant, mais il était toujours très loin du niveau de Christia. Plus il montait, plus elle faisait de même, se mettant au-dessus, non de manière écrasante, mais de manière à le tirer vers le haut. Heureusement pour lui, sa ténacité à toute épreuve faisait qu’il continuait de vouloir progresser, malgré ses défaites continuelles.

Les sorties avec Maya restaient cependant les moments favoris des deux parents. Renji avait eut raison en disant qu’elle passerait rapidement à quatre pattes, puisque deux semaines après sa première transformation, la petite profita d’être simplement posée dans un couffin pour commencer à explorer la maison de cette manière. Cela les avait amenés à sourire, et à prendre une petite vidéo souvenir de ces premiers déplacements. Dans la nature, la louve adorait découvrir de nouveaux terrains et avancer, sous l’œil protecteur de ses parents. Selon les cas, son papa l’accompagnait sous forme humaine ou lupine, selon les envies. Leur famille était heureuse et unie, et ne comporter aucune ombre au tableau.

Renji se réveilla d’une nouvelle nuit dans le lit parental. Depuis que tous les deux avaient accepté autant leur désir que leurs sentiments, la chambre d’ami n’était plus utilisée que si Renji allait s’y entrainer un peu à soulever des poids. Il sourit à sa petite fille, avant de remarquer qu’il n’y avait aucune trace de la jeune femme dans la demeure. Que se passait-il ? Le fait de ne pas la percevoir l’inquiéta et il se leva rapidement, avec l’idée de faire le tour de la demeure lorsqu’il vit un mot sur la porte :

°Je suis sortie chercher le petit déjeuner. Si jamais tu te réveilles avant mon retour, reste bien sage avec Maya.
Et au fait … je sais quel jour nous sommes°

Quel jour ils étaient ? Renji jeta un œil sur sa montre. Ils étaient le 1er Juillet. Autrement dit, elle savait que c’était son anniversaire. Qu’est-ce qui lui était encore passé par la tête ? Surtout qu’aller chercher le petit déjeuner en laissant la voiture là ? Le bûcheron prit sa fille dans ses bras car elle commença à pleurer, et cela lui évitait de trop stresser aussi.

- Tu as une idée de ce que ta maman peut avoir en tête ?

Bien sûr la petite ne lui apporta aucune réponse, se contentant de sourire.

- Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que ta maman va me faire tourner chèvre aujourd’hui.

Après tout, il avait déjà vu Christia faire des folies pour les anniversaires de ses proches par le passé, et l’idée de ce qu’elle pouvait prévoir, sachant qu’ils étaient en couple désormais le laissait perplexe. Il commençait à tourner en rond lorsqu’un bruit de moteur interpella son attention.

*Cette sonorité, c’est une moto. Mais nous ne connaissons personne qui vienne ainsi. Bizarre*

Le jeune père déposa donc sa petite fille dans son berceau avant de sortir, méfiant. C’est alors qu’il vit Christia, toute de cuir noir vêtue, mais son odeur ne trompait pas, sur une Yamaha YZF R1 de 2002. Pour beaucoup de connaisseurs, elle était la première des plus belles motos sportives japonaises, et sans aucun doute l’une des plus belles et plus puissantes motos au monde. Autant dire que la vision de la jeune femme dans cette tenue sur un tel bolide n’était pas pour lui déplaire, au contraire.

- Bonjour M. Ikeda
- … Christia, qu’est ce que c’est que ça ?

La réponse stupide aurait put être, une moto, qu’est-ce que tu veux que ce soit d’autre ?

- Elle est belle n’est-ce pas ?
- Elle est sublime oui.

Il fallait dire que choisie ainsi, avec le carénage en gris métallisé, elle semblait prête à avaler la route à grande vitesse, féline et puissante à la fois. Cela devait être un vrai plaisir à conduire, surtout à pleine vitesse sur une bonne ligne droite. Ses yeux pétillaient.

- Ça te plairait comme cadeau pour un premier anniversaire passé en tête à tête ?
- Christia ! tu n’as pas fait ça ?

Elle sourit, et descendit pour venir l’embrasser avec une passion dévorante. Elle eut droit à une réponse à son baiser au même niveau. Cette femme était folle, mais cette folie lui plaisait de plus en plus chaque jour.

-Si Joyeux Anniversaire mon amour ! Je te propose d’aller faire un tour sur ton joujou, pendant que je prépare le petit déjeuner.

Après un nouveau baiser passionné, Renji ne se le fit pas dire deux fois et parti essayer son nouveau joujou. Bon, il devrait sans doute redescendre vers la ville pour s’acheter les équipements de protection nécessaire, un sac de transport et des outils pour prendre soin de sa nouvelle monture, mais là il se sentait comme un gosse. S’il resta prudent sur le chemin de terre, dès qu’il rejoignit le bitume, Renji poussa l’accélération, prudent d’abord, histoire de s’habituer à la puissance, puis il poussa encore plus loin, y allant franchement. C’est à ce moment-là que la moto révéla sa vraie nature. Cette Yamaha avait besoin d’une conduite franche et osée pour révéler tout son caractère. Toute en puissance, mais d’une excellente maitrise. Un minimum de protection ne ferait pas de mal pour qu’il puisse y voir quelque chose au-delà de 170 km/h. Ce serait avec le bon équipement qu’il pourrait la pousser à fond. Mais rien que ce premier tour lui faisait entrevoir de très bons moments à passer sur la route. Avoir une telle cylindrée lui avait manqué. Il finit par revenir, heureux comme un enfant le jour de noël. Christia l’attendait dehors, l’ayant entendu arriver. Elle n’avait pas trop de doute, vu son sourire, et le fait qu’elle-même avait essayé le bolide en l’amenant ici, mais posa tout de même la question.

- Alors ?
- C’était … Vraiment magique. Assura-t-il

Le plaisir de conduire une moto était complètement différent de celui de conduire une voiture. Leur 4x4 avait beau être confortable et puissant, pouvoir accélérer sans mal, ce n’était pas la même chose. Sur une moto, on ne fait vraiment qu’un avec le véhicule, et on se confronte autant aux éléments que cette dernière. Sans parler de la facilité de déplacement. C’était le cas à Tokyo, mais profiter des longues routes était un vrai plaisir ici aussi. De plus, les chicanes des montagnes étaient aussi intéressantes à prendre avec un tel engin.

- Mais j’ai vraiment hâte de retourner la tester quand j’aurai l’équipement nécessaire, pour la pousser dans ses retranchements.

Christia sourit en voyant son impatience de recommencer.

- J’ai … peut-être un autre cadeau pour toi.
- Ah oui ?
- Oui. J’ai discuté avec la pédiatre. Elle estime qu’il est temps de commencer à habituer Maya à d’autres aliments.

Elle lui tendit un biberon.

- Tu veux … lui donner le premier biberon ? J’ai préparé notre petit déjeuner. Bacon, œuf, pain grillé, salade de fruits, jus pressé. Tout ce que tu aimes.

Renji la regarda avec un sourire ému. Jusque-là, puisque Christia allaitait Maya au sein, il n’avait pas pu nourrir leur fille, c’était donc une grande première. Il embrassa cette dernière tendrement.

- Ce serait avec joie. Je profiterai de tout ce que tu as préparé ensuite.

Le couple rentra donc à l’intérieur de leur demeure, et Maya gazouilla en voyant ses deux parents présents à nouveau avec elle. Renji prit le biberon et commença à prendre l’eau déminéralisée et la versa dans le biberon avant d’ajouter le lait en poudre. Il l’agita ensuite, jusqu’à ce que le mélange devienne homogène. Le jeune père s’installa dans l’un des fauteuils et prit le coussin d’allaitement. Christia déposa Maya dans le creux du bras de son père, et l’aida à ajuster la position. Une fois bien installés, Renji prit le biberon et lui donna doucement, la laissant boire à son rythme. Christia en profita pour une photo, qui la fit sourire. Puis il la fit roter, et ils la gardèrent avec eux dans une position plutôt verticale pour éviter les régurgitations. Tout en profitant du petit déjeuner.

- C’est délicieux, et tu es absolument folle pour la moto, mais j’adore. Merci mon trésor.

Christia avait passé une excellente soirée. Mais pourtant elle était toujours tendue. Quand elle était partie de Tokyo, elle ne s’attendait pas du tout à vivre … comme ça. Elle s’attendait à devoir se cacher et à vire dans la clandestinité. Mais elle s’était laissée emportée par Renji. Il avait pris les choses en main, et elle l’avait laissé faire. Résultat ils se retrouvaient avec des amis, et quasiment une famille. Comme lorsqu’elle était au manoir. Une famille qu’elle devait protéger, mais qui étaient arrivés de manière plus que rapide quand il avait fallu les aider. Pour un danger complètement inexistant, mais c’était l’intention qui compte.
Elle avait tout de même les réflexes qui avaient la vie dure. Dès que les hommes rentrèrent, elle fit signe à renji qu’elle avait placé un coffre près de la porte pour verrouiller les armes. Il acquiesça avec un sourire rassurant. Cela lui fit chaud au cœur de sentir qu’ils étaient sur la même longueur d’onde.
Felipe voulut se la jouer un peu, et lorsqu’elle s’avança Renji la laissa prendre la main. Elle démonta rapidement l’arme avant d’aller la ranger.
Elle savait qu’elle ne pouvait pas se montrer aussi forte que ce qu’elle était d’habitude. Mais elle tenait à mettre les choses au clair de suite. Elle n’était pas une femme faible et sans défense.

-Mon père était chasseur.
-Il t’a appris à démonter les armes
-et à tirer également.

La soirée s’était bien passée, et Renji et elles se retrouvèrent enfin seuls. Ils étaient heureux dans leur groupe, mais ils changeaient imperceptiblement quand ils étaient seuls. Renji se redressait, il devenait plus présent. Elle aussi changeait elle devenait plus fluide, plus rapide. Ils étaient eux-mêmes l’un avec l’autre. Ils sourirent devant leur fille qui dormait paisiblement.
Christia se promit que sa fille ne vivrait pas tous les dangers qu’elle avait vécu. Sa vie ne serait pas toujours facile … Mais au moins elle saurait toujours qu’elle était aimée.

-Par contre, elle n’a aucun instinct de survie. Plus tard, ça pourrait poser problème.
-C’est-à-dire ?
-Regarde …

Christia monta rapidement dans les niveaux. Ses yeux virèrent au noir sans passer par le bleu ou le rouge. Instinctivement Renji eu un moment de recul.

-Je t’assure que même endormi tu te serais réveillé. Et elle …

Elle dormait paisiblement.

-aucun instinct de survie.

Elle entendit un petit rire, et fusilla Renji du regard qui éclata de rire.

-Hey !
-Si tu voyais ta tête !
-N’abuse pas quand même !
-christia ! tu es atterrée parce que quelqu’un n’a pas peur de toi ! Alors excuse-moi mais si ! c’est drôle !

**
*

Une fois n’est pas coutume, Christia se trouvait être la première éveillée. Renji la chercha du regard quand il se leva, mais ne la trouva pas à ses côtés. Il fronça les sourcils un instant. D’habitude, il se réveillait toujours avant elle. Et là, elle avait disparu sans même qu’il ne la sente sortir du lit. Petit rappel que la jeune femme, pouvait être rapide, et très silencieuse quand elle le souhaitait.

Il passa par la chambre de Maya, qui dormait toujours profondément, et se mit donc en chasse de l’odeur de sa femme. Il la trouva installée dans un fauteuil sur la terrasse, à regarder dans le vide les montagnes face à elle. Il sourit en voyant son profil se découper dans la lumière du soleil levant, cela créait des reflets brillant dans sa chevelure sombre. Elle tenait une tasse fumante ou il décela des arômes de sang et de café.
Il s’approcha doucement.

-Bonjour.

Elle lui sourit en tournant la tête vers lui.

-bien dormis ?
-Mieux que toi à priori.

Elle haussa les épaules, en regardant à nouveau vers l’horizon.
Il vint s’asseoir dans un des fauteuils près d’elle.

-Chris’, à quoi tu penses ? …. Tu regrettes ce qu’il s’est passé entre nous ?

Elle le regarda en fronçant les sourcils.
-Quoi ? mais non ! Bien sûr que non. C’était … vraiment génial. Et même si je ne sais pas où ça va nous mener, j’ai bien envie de voir.
-Ou aimerais-tu que cela nous mène ?
-Je ne sais pas … j’ai peur de gâcher quelque chose entre nous, mais je sens aussi au fonds de moi, que l’on peut aller plus loin. Et que cela sera magnifique.

Elle lui sourit doucement, et il le lui rendit.
-J’ai confiance en nous Chris’.
-Je sais.
-Alors dis-moi, qu’est ce qui te tracasse ?
-Ne te moque pas de moi.
-je ne peux pas te le promettre.

Cette remarque les fit rire tous les deux, mais il attendit patiemment qu’elle réponde.
-Rien justement.

Renji mit un instant à saisir ce qu’elle voulait dire.
-Donc si je comprends bien … Tu es inquiète, parce que … rien ne t’inquiète.
-Dans le mille.
-Tu as bus combien de bière hier ?

Elle ne put s’empêcher de rire et le frappa gentiment.
-Sois sérieux un instant veux-tu ?
-Je vais essayer. Je voulais juste te voir sourire.

Ce qui la fit sourire à nouveau.

-Je ne sais pas ce que tu en penses mais … j’adore notre vie. Je me sens bien. Je suis heureuse, Maya va bien. Nous allons bien tous les deux. L’inactivité me pèse un peu, mais je m’occupe de ma fille. Et sans même nous en rendre compte, nous nous sommes adaptés ici. On a quand même organisé un barbecue ici ! Il y deux ans, tu m’aurais imaginé organiser un barbecue ? sérieusement ? S’il n’y avait pas eu … tout ça. Cette mission, mon enlèvement … on ne serait pas là.
-Et Maya non plus.
-Et Maya non plus, que l’on soit clair, même si ça a été dur. Et je peux t’assurer que ça l’a été … je ne regrette pas ce qu’il s’est passé. Cela nous a mené ici. Et ça en valait la peine. Maya en valait la peine. Notre famille en valait la peine.
-Ou veux-tu en venir Christia ?
-J’ai peur qu’’on ait peut-être un peu trop occulté tout ce qu’il nous est arrivé. Nous sommes bien cachés ici, nous avons fait attention …Mais nous avons laissés derrière nous, des personnes qui ne seront pas prête à laisser tomber.
-Tu penses à ton père
-Tu sais à qui je pense. Ce qu’il s’est passé au bal, m’a fait l’effet d’un coup de massue.

Elle lui offrit un petit sourire crispé, et Renji soupira en se laissant aller en arrière.
-Je sais … moi aussi. J’ai vraiment eu peur qu’il ne vienne vous reprendre. Mais … Christia. Je peux te jurer sur tout ce que j’ai de plus cher. Sur notre famille. Que jamais, je ne le laisserai vous approcher. Jamais.

Ces derniers mots avaient été prononcés dans un grondement. Comme si le loup se joignait à l’homme pour lui faire cette promesse. Elle sourit, et se leva pour aller s’installer sur ses genoux.
-Je vous fais confiance sur ce point M. Ikeda. Je sais très bien que tu te battrais jusqu’à la mort pour nous. Je le sens au plus profond de moi. Mais tu ne peux pas me demander de ne pas l’anticiper.
-Je ne te le demande pas, tu as plus d’expérience que moi, et tu es plus forte aussi. Je serais fou de ne pas m’appuyer sur toi, et sur nous pour défendre notre nouvelle vie.

Ces mots la touchèrent plus qu’elle ne l’avoua. Kelenn était un combattant hors norme, et il la laissait se battre. Mais elle sentait toujours un frein en lui, une gêne, comme si il voulait l’empêcher d’être ce qu’elle était, et il lui proposait toujours de prendre sa place. Pour renji … il n’avait même pas imaginé un instant qu’ils ne combattraient pas ensemble. Il serait même prêt à la pousser à assumer ce qu’elle était, et qui elle était. Mais il était tout aussi naturel qu’il soit à ses côtés. Et il lui rappelait qu’elle ne pourrait pas l’évincer. C’était leur famille après tout.

-Tu sais que … que je t’aime toi.

Il plongea son nez dans son cou pour inspirer longuement son odeur.
-Moi aussi je t’aime.

Il lui sourit doucement.
-Alors ? comment vois-tu les choses ?
-Il est temps que l’on se remette en forme.
-Pourquoi ai-je l’impression, que je vais être tout, sauf en forme demain ? Demanda-t-il amusé
-je ne vois pas de quoi tu parles. Sourit-elle.

Renji ne put s’empêcher de rire à nouveau, et la serra dans ses bras.
-Tu es sûr que l’on ne pourrait pas … Suggéra t’il amusé
-Renji !
-Quoi ? Maya dort encore. Et c’est une forme de sport.
-Ah, tu veux la jouer comme ça. Très bien …

Elle se dégagea souplement et sourit, une fois devant lui.
-Attrape moi alors.

Et elle se mit à courir … vite. Très vite !

**
*


Le matin de l’anniversaire de renji, Christia s’était levée de très bonne heure pour aller récupérer son cadeau. Elle avait eut peur qu’il ne soit pas livré à temps. Mais elle avait le reçu le sms que son colis était bien arrivé la veille au soir.
Lorsqu’elle était arrivée en ville, elle avait rapidement récupéré la moto. Les dockers avaient un peu rigolé en la voyant arriver à pied, mais lorsqu’elle avait fait rugir le moteur, ils s’étaient tous tus. Elle n’avait pas pu s’empêcher de sourire. Elle rentra aussi vite qu’elle était descendue en poussant la moto à son maximum lorsqu’elle fut hors de vue. L’avantage d’être immortelle, c’est que l’on craignait un peu moins les choses.
Lorsqu’elle remonta l’allée, elle ne put s’empêcher de sourire en voyant la tête de Renji devant la moto.

- Bonjour M. Ikeda
- … Christia, qu’est ce que c’est que ça ?

Son sourire s’élargit amusée.

- Elle est belle n’est-ce pas ?
- Elle est sublime oui.

Il se mit à tourner autour, comme un gamin devant ses cadeaux de noel, ou un chat devant un canari. Ses yeux pétillaient de joie.

- Ça te plairait comme cadeau pour un premier anniversaire passé en tête à tête ?
- Christia ! tu n’as pas fait ça ?

Elle sourit, et descendit pour venir l’embrasser avec une passion dévorante. Elle eut droit à une réponse à son baiser au même niveau. Cette femme était folle, mais cette folie lui plaisait de plus en plus chaque jour.

-Si Joyeux Anniversaire mon amour ! Je te propose d’aller faire un tour sur ton joujou, pendant que je prépare le petit déjeuner.
-C’est pour moi ?
-Oui.

Elle sourit, et lui lança les clés.
-Va t’amuser.

Elle l’embrassa rapidement mais avec appui
-On pourra trouver un autre jeu après.

Il lui rendit son baiser avec amour, avant d’enfourcher la moto. Christia secoua la tête amusée. Et rentra dans la maison. Maya était dans le salon, allongée sur le ventre, elle regardait sa maman avec curiosité.
-Coucou ma puce. Papa est partie faire un tour, il ne devrait plus tarder à rentrer rassure toi.

Elle gazouilla et cela la fit rire.
-tu vas attendre un peu avant de manger, qu’est-ce que tu en penses ? papa va te donner à manger pour une fois.

Maya la regarda étonnée, sa mère s’approcha du frigo, la petite se mit à chouiner car sa mère s’éloignait.
-Maya, ça suffit, je prépare le petit déjeuner.

La petite ne sembla pas l’entendre de cette oreille, elle se métamorphosa pour aller dans les jambes de sa mère.
-Maya ! tu abuses !
Elle se mit à mordiller ses chaussures.
-J’ai compris que tu as faim. Attends encore un peu, papa va rentrer.

Elle continua à préparer rapidement le petit déjeuner. Lorsqu’elle entendit le bruit de la moto revenir.
-Maya, papa est de retour, j’aimerai bien que tu redeviennes un bébé s’il te plait.

La petite continua à gambader.
-Maintenant Maya !

La petite redevint humaine et elle gazouilla. Sa mère la prit dans ses bras, et elle l’embrassa avec affection.
-Tu es une petite fille parfaite ma puce.

Elles sortirent retrouver Renji qui était un peu ébouriffer.
- Alors ?
- C’était … Vraiment magique. Assura-t-il


Christia sourit amusée. Elle connaissait la sensation de contrôle que pouvait apporter le fait de conduire un petit bijou de technologie. Elle n’avait pas pu faire appel à ses anciens contacts pour pouvoir la booster d’avantage, mais elle avait déjà prit ce qu’elle avait trouvé de mieux.

-Tu l’as poussé un peu ?
- Un peu, mais j’ai vraiment hâte de retourner la tester quand j’aurai l’équipement nécessaire, pour la pousser dans ses retranchements.

Christia sourit en voyant son impatience de recommencer. Elle revint après avoir saisi quelque chose sur le comptoir.

- J’ai … peut-être un autre cadeau pour toi.
- Ah oui ?
- Oui. J’ai discuté avec la pédiatre. Elle estime qu’il est temps de commencer à habituer Maya à d’autres aliments.

Elle lui tendit un biberon.

- Tu veux … lui donner le premier biberon ? J’ai préparé notre petit déjeuner. Bacon, œuf, pain grillé, salade de fruits, jus pressé. Tout ce que tu aimes.

Renji la regarda avec un sourire ému. Jusque-là, puisque Christia allaitait Maya au sein, il n’avait pas pu nourrir leur fille, c’était donc une grande première. Il embrassa cette dernière tendrement.

- Ce serait avec joie. Je profiterai de tout ce que tu as préparé ensuite.

Le couple rentra donc à l’intérieur de leur demeure, et Maya gazouilla en voyant ses deux parents présents à nouveau avec elle. Renji prit le biberon et commença à prendre l’eau déminéralisée et la versa dans le biberon avant d’ajouter le lait en poudre. Il l’agita ensuite, jusqu’à ce que le mélange devienne homogène. Le jeune père s’installa dans l’un des fauteuils et prit le coussin d’allaitement. Christia déposa Maya dans le creux du bras de son père, et l’aida à ajuster la position. Une fois bien installés, Renji prit le biberon et lui donna doucement, la laissant boire à son rythme. Christia en profita pour une photo, qui la fit sourire.

Christia sourit émue. Cette image serait probablement l’une des plus belles qu’elle n’avait jamais eu en mémoire. Elle avait vécu tellement de choses dans cette vie, pourtant elle avait l’impression de découvrir la vie. De découvrir ce qu’était une famille. Sa vie avant était parsemée d’étoile. Renji et Maya … la faisait vivre dans la lumière, et en pleine journée.
Leur petite fille gloutonne, avala rapidement son biberon, et sourit à son père. Cette image aussi était superbe. Le papa qui souriait à sa fille en retour.

-On dirait qu’elle aime bien les biberons finalement.
-Je suis ravi.
-Oh mais moi aussi. Cela veut dire que la prochaine fois qu’elle a faim en pleine nuit, c’est toi qui te lèves.
- C’est délicieux, et tu es absolument folle pour la moto, mais j’adore. Merci mon trésor.
-de rien, mais je t’assure que le prochain biberon de nuit est pour toi.
-J’ai entendu, et cela me fera plus que plaisir crois moi.

Sacrée soirée, et sacrée frayeur. Après tout, malgré le fait que leur vie semblait bien se construire ici désormais sans mal, ils ne pouvaient pas oublier tous les deux que malgré tout, un danger continuer de planer sur eux. S’ils ne restaient pas un minimum prudent, un jour, des vampires ou des loups pourraient les reconnaître et tenter de leur nuire. Cependant, ils n’étaient plus seuls. La famille Ikeda était en train de se tisser des liens, et de retrouver un cercle amical et familial qui se renforçait de jour en jour. Certes, ils ne pourraient pas les aider, si des soucis surnaturels venaient à les frapper, ce serait à eux de le gérer, mais ils en seraient capables. En attendant, tous les deux profitaient d’une soirée qui annonçait les meilleurs augures pour la suite. Felipe se fit remettre en place, sous le rire de ses collègues. L’idée que Christia n’était clairement pas à sous-estimer se faisait percevoir partout, et par tout le monde. Contrairement à la majorité des femmes présentes, qui restaient discrètes, Mme Ikeda était une femme forte, qui n’avait pas peur de s’affirmer.

Le départ des autres permit également à tous les deux de se réaffirmer. Autant face aux autres, ils se devaient de paraître « normaux », autant une fois uniquement à deux, ils n’avaient pas de raison de réprimer leur nature. C’était devenu naturel pour tous les deux, sans même de concertation. Pour autant, la suite de la conversation fit largement rire Renji, même s’il avait eu un mouvement de recul quand cette dernière était passée aux yeux noirs.

- Mais si…
- Mais si quoi ? Peu importe le niveau de pouvoir que tu déclenches, Chris’. Tu es sa mère. Tu es celle qui plus que tout, sera là pour la protéger. Tu l’as déjà fait par le passé, et tu continueras de le faire. Je te rappelle que tu es déjà montée dans les niveaux par le passé, alors même que tu étais encore enceinte de Maya. Elle sait que tu ne lui feras jamais de mal.
- Certes, mais si un jour elle se retrouve face à un autre vampire qui…
- D’ici le temps à ce que cela arrive, on aura eu le temps de lui parler des risques, et de la prévenir. On a décidé de ne pas lui mentir, tu te rappelles ?
- Tout paraît toujours si simple, de ton point de vue.
- Disons que nous voyons les choses de manières différentes. Tu as été formée à anticiper toutes les possibilités, et à ne rien laisser au hasard. D’avoir cinquante coups d’avance. Ma vie m’a obligé à savoir m’adapter à l’instant présent et à réagir à l’instinct, avec la force de l’expérience au fur et à mesure. Ne t’en fais pas, à nous deux, on saura prendre soin d’elle. Ensemble.

Renji lui sourit et tous les deux profitèrent ensuite d’une nuit à nulle autre pareille. Une nuit qui marquait un changement dans leur relation, mais qui en même temps semblait parfaitement naturelle. Chacun avait suivi son envie, similaire à celle de la personne avec qui chacun était.


Les jours passaient, et au départ, personne n’évoqua vraiment le sujet, même si tous les deux s’embrassaient naturellement. Voir que cette dernière s’était réveillée avant lui, et sans même le réveiller, le laissa pensif. Christia semblait pensive, et le fait qu’elle ne semble pas regretter le fait qu’ils aient couché ensemble le rassura.

- Nous avons le temps, Chris’. Nous irons à notre rythme, en accord avec nous-même.

Cependant, il sentait bien que quelque chose tracassait sa encore toute nouvelle petite amie. Pour autant, lui était prêt à la soutenir, quoi qu’il advienne. Peut être pas sans rire à ses dépens, mais il serait là pour elle, tout en sachant que de son côté elle serait là pour lui. Son je t’aime lui laissa une émotion forte dans la gorge et il préféra dissimuler son nez dans sa gorge, tout en lui répondant. Ce Je t’aime était tout aussi précieux que leur premier baiser quelques jours auparavant.

- Il n’y a pas si longtemps que cela, tu m’as rappelé que je devais te considérer comme mon égale. Nous sommes un couple, ce qui veut dire que nous sommes une équipe, Christia. Quoi qu’il puisse se passer à l’avenir, nous l’affronterons ensemble, et je refuse que l’un de nous deux reste derrière. Je sais que pour le moment, même s’il me coûte de le dire, je ne peux pas faire face à l’ensemble des dangers qui pourraient arriver. Mais on peut s’améliorer ensemble, et je n’aurai de cesse de pouvoir progresser à tes côtés, pour protéger tout ce que nous avons construit ici. Crois-moi, quiconque nous voudra du mal aura fort à faire.

Une fois encore, le loup se manifesta, mais par le regard cette fois, puisque Renji l’avait amené à se retourner pour l’observer dans les yeux. C’était une promesse. D’ailleurs, la vampire sembla le prendre au mot en expliquant qu’ils devaient se remettre à l’entrainement. Mais avant cela, Renji avait bien envie de tester d’autres choses. Si Christia ne sembla pas contre son plan, elle venait de lui signifier qu’il allait devoir la mériter.

- Très bien.

Joindre l’utile à l’agréable. Renji se lança donc dans la poursuite. Certes, il n’avait pas la souplesse de la jeune femme, mais côté vitesse, il n’était pas en reste. Il la poursuivit donc, en essayant d’anticiper au mieux ses réactions. Après tout, elle allait sans aucun doute vouloir le tromper en changeant soudainement de direction. En voyant qu’il arrivait à la talonner, Christia passa au premier niveau. Cela aurait presque pu être considéré comme de la triche, mais Renji au contraire sourit. Il devait aller puiser dans ses ressources, mais il améliorerait sa vitesse également. Peu importe les niveaux et le temps que cela prendrait, mais il apprendrait à combattre à un niveau de plus en plus élevé, et aussi à la poursuivre d’autant plus s’il le fallait. Après une demi-heure de course, il décida d’arrêter de jouer et utilisant un arbre pour se propulser, la faucha au passage.

- Je ne te connaissais pas ce talent pour la fuite… mais vous êtes en état d’arrestation, Mme Ikeda.
- Pour quelle raison ? demanda-t-elle mutine
- Parce que vous avez osé me faire miroiter quelque chose avant de vous enfuir.

Ce fut ses seules paroles avant qu’il ne se mette à l’embrasser fougueusement, tout en caressant son corps. Ils étaient ensemble dans la nature, mais assez près pour entendre Maya le cas échéant.

- J’ai bien l’intention de te faire faire ce sport… Mme Ikeda.

Ainsi sans doute que de se prendre une raclée par la suite.


Son anniversaire… Christia s’était souvenu de la date. Elle était absolument incorrigible, surtout que lui-même n’avait toujours pas eu le droit de connaitre sa date d’anniversaire à elle. De toute façon, si elle continuait à ne rien vouloir lui dire, lui s’en moquait et avait fini par trouver une autre solution : prendre la date qui était sur le passeport de Christia Ikeda, soit dans deux mois après lui. Christia semblait cependant avoir bien des surprises pour lui, et des surprises qui étaient loin de lui déplaire. La moto fut un moment vraiment plaisant. Cela faisait depuis leur départ du Japon qu’il n’avait pas eut le loisir de conduire à cette vitesse, et aussi bien lui-même que son loup apprécièrent ce moment dédié uniquement à profiter du contrôle qu’ils avaient sur la machine.

*Cela faisait longtemps que l’on avait pas pu conduire comme cela.*
*Je te l’accorde. Les tracés montagnards sont vraiment idéaux pour ça.*
*Dommage que ton anniversaire n’arrive qu’une fois par an !*

Renji rigola.

*Ne t’en fais pas, on en aura bien assez à fêter, va.*

Le bûcheron finit par revenir jusque chez lui, extatique et les cheveux complètement ébouriffés. Ce fut alors que Christia lui révéla une nouvelle surprise. Il était temps pour Maya de passer aux biberons, et Renji prit plaisir à préparer tout le nécessaire. Comme pour les étapes précédentes, il s’était renseigné sur le nécessaire, pour ne pas faire de gaffes. Une fois Maya correctement installée, cette dernière commença à boire son biberon. C’était une image merveilleuse. Renji ne savait pas à quoi s’attendre, lorsqu’il avait pris cette décision de suivre Christia. C’était un saut gigantesque dans l’inconnu. Ce qui était clair cependant, c’est qu’il ne la regrettait pas aujourd’hui. Il s’était construit une nouvelle famille, et sa vie lui plaisait, de plus en plus chaque jour.

- Il n’y a aucune raison que tu sois la seule à te lever. Maintenant que je peux t’aider à la nourrir et que cela ne dépend plus uniquement que de toi, je prendrai aussi mon tour, afin que tu puisses te reposer.
- Alors même que tu travailles, ça ne te dérangera pas ? poussa-t-elle un peu
- Chris’, il s’agit de notre fille. Lorsque j’ai accepté à Hawaï de devenir son père, c’était pour toutes les étapes de sa vie. Les bonnes comme les mauvaises, les amusements comme les responsabilités.

Renji attira la jeune femme contre lui et l’embrassa avec amour, tenant fermement la petite pour pas qu’elle ne tombe, tout en la berçant.

- Vous êtes toutes les deux ma famille. J’ai bien l’intention de vous rendre heureuses toutes les deux. De plus, si je veux, et je le souhaite, que tu puisses vivre en journée, il faut bien que je puisse te laisser te reposer un minimum la nuit.

Le jeune papa sourit.

- De plus, je parie que ça ne te dérangera pas que ce soit papa qui te donne le biberon, tant que tu l’as au moment où tu as faim, n’est-ce pas petite ogresse ?

Maya ne gazouilla pas, tout simplement parce qu’elle s’était réendormie en étant entourée de ses deux parents. Elle était si belle comme cela, avec sa chevelure qui couvrait déjà désormais tout son crâne.

- Ce bébé est beaucoup trop calme pour être vrai, décidément.

Renji la déposa doucement dans son couffin.

- Alors, qu’as-tu prévu dans ton sac à surprises pour les festivités d’aujourd’hui ?

Maya commençait à dormir un peu plus la nuit, ce qui permettait à Christia de récupérer son énergie. Même si le fait d’être une super vampiresse avait quand même ses avantages. Mais maintenant elle recommençait à déborder d’énergie. Lorsqu’elle se réveilla ce matin là, elle était descendue rapidement pour profiter du calme. Depuis quelques temps, elle n’avait pas passé de temps vraiment seule. Elle était toujours accompagné de ses deux amours. Mais cela lui faisait du bien.

Elle ne fut pas non plus surprise quand Renji la rejoignit. Il vint directement vers elle, l’observant des pieds à la tête. Elle ne savait pas s’il se rendait compte qu’inconsciemment il vérifiait toujours qu’elle allait bien et qu’elle était en bon état physique ? Elle le laissa faire sans rien dire, et en faisant semblant de ne pas le remarquer. Mais uniquement, parce que lui aussi faisait de même pour elle quand elle l’observait alors qu’il rentrait d’une journée de travail.
En un sens, ils se complétaient bien tous les deux, tout en étant semblable.

Il commença à l’interroger sur ce qui l’avait fait se lever, et elle faillit lui dire que ce n’était rien. Elle se ravisa cependant au dernier moment. Le danger pour leur nouvelle famille pouvait venir de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Et donc de elle-même. Elle lui confia donc ses craintes, et même si elle commença sur le ton de la rigolade, Renji la prit au sérieux, et resta à ses côtés.

- Il n’y a pas si longtemps que cela, tu m’as rappelé que je devais te considérer comme mon égale. Nous sommes un couple, ce qui veut dire que nous sommes une équipe, Christia. Quoi qu’il puisse se passer à l’avenir, nous l’affronterons ensemble, et je refuse que l’un de nous deux reste derrière. Je sais que pour le moment, même s’il me coûte de le dire, je ne peux pas faire face à l’ensemble des dangers qui pourraient arriver. Mais on peut s’améliorer ensemble, et je n’aurai de cesse de pouvoir progresser à tes côtés, pour protéger tout ce que nous avons construit ici. Crois-moi, quiconque nous voudra du mal aura fort à faire.

Christia ne savait pas quoi répondre, elle n’était pas une grande oratrice loin de là. Pour elle, mieux valait quelques actions à quelques discours. Pourtant elle sentait que c’était un moment important dans leur couple. Elle ne savait juste, pas comment lui répondre.
Alors elle passa une main sur son visage, le regardant avec amour avant de l’embrasser, d’abord doucement, puis avec un peu plus de passion. Cherchant à lui faire comprendre, les sentiments qui commençait à naitre au tréfond de son cœur.
Un cœur qui était érigé de barrière de glace, mais que Renji s’obstinait à faire fondre petit à petit sans qu’elle ne s’en rendre compte.

Elle lui proposa de se remettre à l’entrainement, mais lui semblait avoir une toute autre idée en tête. Cette idée lui fit monter le rouge aux joues. Si elle se demandait encore si le jeune homme avait apprécié leurs ébats … Sa volonté d’y retourné était claire, cela voulait probablement dire qu’il avait apprécié. Cependant, elle ne démordait pas qu’ils devaient tous deux revenir à un meilleur niveau. Elle surtout. Parce que même si Renji s’améliorait chaque jour, il n’était pas encore en capacité de s’opposer à certains grands noms. Et donc en cas de danger, ce serait à elle de faire le nécessaire.

Elle allait refusé, mais se tue devant l’espoir qu’elle voyait dans le regard du loup-garou. Renji ne voyait pas que du sexe, c’était l’expression physique de leurs sentiments, et un moyen pour lui, de prouver ce qu’il ressentait pour elle.

*compromis*

C’était le maitre mot de sa nouvelle vie, il fallait faire des compromis entre eux, entre sa nouvelle vie et l’ancienne, ainsi qu’entre la guerrière et la femme. Il était temps que cette dernière ressorte un peu plus.

-Attrape moi alors.

Elle s’élança directement vers la forêt. Sa détente était plus rapide que la sienne, elle était déjà à mi-chemin quand elle l’entendit réagir derrière elle. Un sourire naquit sur ses lèvres. La chasse commençait. Il avait gagné en vitesse en tout cas. Si Christia voulait réaliser son plan et l’attirer jusque-la clairière de l’autre côté de la maison, elle allait devoir accélérer le mouvement. Elle le laissait se rapprocher, pour lui échapper au tout dernier instant, glissant le long de son bras en une caresse aussi furtive que légère. Il grogna, mais cela sembla stimuler son appétit pour la chasse car elle le sentit accélérer encore. Elle ne put s’empêcher de rire légèrement. Elle aperçut un tronc d’arbre face à elle, et accéléra en quelques secondes. Passant au premier niveau, elle prit appui sur celui-ci pour s’élancer.

Elle donna l’impression de s’envoler alors qu’il effleurait son dos. Elle se retrouva rapidement à quelques mètres au-dessus de lui.
-Tu abandonnes ?
-Jamais.

Il s’approcha de l’arbre et se mit à escalader à son tour. Elle l’attendit quelques instants, avant de virvolter dans les airs, de branche en branche, sur des branches de plus en plus fine, qui craquaient sous le poids du loup garou.
Celui-ci regarda en bas, pas très rassuré par ce qu’il entendait. Elle était complètement folle, mais pourtant il continuait à la suivre.
Un instant, il crut qu’il allait tomber, sa main manqua une prise, il se raccrocha à une autre branche trop fine pour pouvoir supporter son poids. Christia apparut à ses côtés comme par enchantement, elle le projeta vers le tronc, et il put prendre appui sur une surface plus solide. Elle redisparu dans la seconde qui suivait, mais pas sans avoir auparavant déchiré le tee-shirt du jeune homme qui se retrouva plutôt avec une chemise ouverte sur le devant maintenant.

Renji fronça les sourcils, mais ne put s’empêcher de rire.
-Tu aimes ce que tu voies j’espère. Lança t’il dans le vide
-Beaucoup. Souffla t’elle à son oreille

Elle était en réalité encore là, juste derrière le tronc d’arbre. Il voulut se retourner brusquement pour la saisir, mais l’environnement ne s’y prêtait pas, et elle avait déjà redisparut. Il entendit un bruissement sur sa droite, et s’élança à sa poursuite. Elle était là, en équilibre sur une branche qui paraissait encore plus fine qu’elle. Elle lui sourit appréciatrice.

-Tu abandonnes ?
-La récompense vaut tous les efforts. Assura-t-il

Il continua donc à jouer au singe, en cherchant à passer d’arbre en arbre, heureusement que la canopée pour eux était assez dense. Sinon Christia aurait dût le ramasser à la petite cuillère.
Elle finit par avoir pitié de lui, et se laissa couler le long d’un arbre pour redescendre au niveau du sol. Ils avaient déjà contournés la maison.

-Je te tiens.

Il avait sauté du haut de son arbre, droit sur elle, à pleine vitesse. Elle coula à nouveau le long de son bras, déposant un baiser joueur sur sa machoire.

-Presque.

Elle se relança dans leur course poursuite. Elle slaloma entre les arbres. Renji et son loup faisaient une belle équipe, car il utilisait la férocité du loup tout en gardant son esprit analytique. Il commençait à feinter également. Sachant parfaitement qu’elle utilisait tous ses sens pour savoir ou il était, il arracha son pauvre tee-shirt, l’entoura rapidement autour d’une pierre et le lança sur la droite de la jeune femme. Comme espéré, celle-ci s’elança dans l’autre sens.
Il bondit en une explosion de force, prit appuit sur la souche à la manière d’un tremplin comme elle quelques secondes auparavant, et s’envola vers elle.

Christia sourit en se rendant compte que Renji cherchait à la piéger. Elle avait bien comprit qu’il ne serait pas sur sa droite. Elle vivait avec lui depuis presque un an maintenant, son odeur était trop connue pour qu’elle ne la distingue pas d’un vêtement, il arrivait sur sa gauche. Elle le vit s’envoler.

*Joli* Songea-elle

Elle aurait pu sauter à son tour. Elle serait passée dans les arcanes du second niveau, et serait passé au-dessus de lui. C’était une de ses techniques favorites, qui déstabilisait la plupart de ses ennemis. Son père lui avait apprit à utiliser tout son environnement, y comprit son assaillant. Pourtant il avait plus que mérité une victoire. Et elle ne monta pas d’un niveau. Elle tenta de s’échapper, mais son allonge était plus grande, il la saisit par la taille et l’entraina dans sa chute. Il s’enroula autour d’elle pour la protéger et la posa presque délicatement au sol, sans toutefois oublier de la bloquer sous lui pour qu’elle n’ait pas l’idée de repartir.

- Je ne te connaissais pas ce talent pour la fuite… mais vous êtes en état d’arrestation, Mme Ikeda.
- Pour quelle raison ? demanda-t-elle mutine
- Parce que vous avez osé me faire miroiter quelque chose avant de vous enfuir.

Il l’embrassa avec passion, faisant glisser sa main le long de son corps. Il hésita un instant, mais elle arqua son corps pour se rapprocher de lui, joignant sa passion à la sienne au travers de leur baiser.

- J’ai bien l’intention de te faire faire ce sport… Mme Ikeda.
-J’ai déjà pris de l’avance Inspecteur. Se moqua t’elle en caressant son torse musclé.

Elle le sentit fondre sous ses caresses, et elle descendit le long de sa machoire avec plein de petits baisers. Elle le mordilla taquine au niveau de la gorge. Cela n’avait pas l’air de le déranger, car il eut un grognement.

-Christia.
-Chut chut chut … Je suis en pleine exploration.

Il frissonna à ses paroles, et pour explorer, elle explora. Elle ne laissait aucun centimètre de sa peau au hasard. Il poussa un nouveau grognement quand il sentit sa main glisser dans son pantalon pour aller saisir son membre.
Il était obligé de se tenir en extension au-dessus d’elle pour ne pas l’écraser, mais cela l’empêchait également de bouger, ses muscles se mirent à trembler sous la pression. Christia souriait devant son état. Elle-même avait chaud, l’odeur musquée de renji lui affolait les sens. Son grondement l’excitait. Elle se frotta doucement contre lui, et ce simple mouvement suffit à l’électriser alors même qu’elle portait encore ses vêtements. Elle expira lentement pour se calmer, elle devait garder un semblant de contrôle. Elle le caressa doucement d’avant en arrière, jouant avec le gland d’où perlait déjà une goutte de semence.

-chris’, je …
-Tu vas quoi ?

Elle l’embrassa avec amour tout en continuant son lent mouvement de va et vient. Le grondement de Renji s’intensifia. Elle sentit qu’elle l’amenait au bout de sa patience, et pourtant elle continua avec un plaisir infini, cherchant à lui faire perdre le contrôle. Il finit par craquer.

Elle le sentit la saisir, l’instant d’avant il était au-dessus d’elle, l’instant d’après il leur arrachait leur pantalon, et l’installait au-dessus de lui.
-Christia, j’ai besoin de toi.

Pour toute réponse, elle se laissa glisser le long de son sexe en un lent et profond mouvement. La jeune femme gémit en le sentant l’étirer jusqu’au plus profond de son être. Heureusement qu’elle était vraiment excité, car il était énorme. Ils s’arrêtèrent un instant tous les deux hors d’haleine.

-Tout va bien ? demanda-t-il

Elle se mit à onduler du bassin, et il jura fortement.
-C’est si bon.

Il saisit son tee-shirt délicatement, lui faisant passer au-dessus de sa tête, elle ne portait pas de soutien gorge, il poussa un grognement appréciateur, alors qu’elle frissonnait en sentant l’air frais faire durcir la pointe de ses seins.
Comme hypnotisé par eux, Renji, les saisit à pleine mains et les massa doucement. Christia gémit, et il put sentir les parois de sa compagne se resserer sur lui.

-On dirait que tu aimes ça.

Il se redressa en position assise et vint aspirer un des tétons, faisant tourner sa langue autour de lui. Il lui tira un cri, et elle ondula à nouveau. Elle l’attira plus près encore, et se mit à le chevaucher avec passion, leurs mouvements de frottement, l’échauffant, et l’électrisant.

-Surtout, ne t’arrête pas. Gémit-elle

Elle sentit son plaisir, monter encore et encore, emmenant Renji avec elle. Lorsqu’elle se sentit exploser, elle lui fit redresser la tête pour l’embrasser en même temps. Il lui envoya des étoiles plein son esprit.
Sous la passion, Christia lui mordilla la lèvre, rien de méchant, et cela sembla au contraire lui plaire, mais suffisant pour faire perler une goutte de sang.

Ce sang si riche, si puissant, la fit basculer dans un nouvel orgasme. Elle avait eu tort. Il n’avait pas du tout le goût d’un loup, il était si puissant, si beau, il lui évoquait le soleil, le feu, la chaleur … et un foyer. Un nectar divin, qui lui apportait plus de plaisir que ce qu’elle aurait pu imaginer.

Elle ne se rendit compte qu’après, et avec horreur de ce qu’elle venait de faire. Elle se retira brusquement, et sauta en arrière.
-Oh mon dieu ! qu’est ce que j’ai fais ?! Renji !! ça va ?

**
*

Les jours passèrent, devenant des semaines, puis des mois. Une nouvelle routine avait vu le jour, Christia avait reprit leurs entrainements, et partaient pour de longues ballades, durant lesquelles Maya se mettaient maintenant à la suivre. Christia faisait bien attention cependant à choisir des ballades simples et qui ne fatiguaient pas trop la petite.

En tout cas, ce jour là n’était pas comme les autres. L’anniversaire de Renji lui avait demandé un minimum de préparation. Mais elle était assez fière d’elle sur ce coup-là. Même si elle ne pouvait pas faire les choses complètement dingue qu’elle aurait fait, si jamais ils avaient été à Tokyo, elle espérait que celui-ci serait quand même heureux.
Elle avait donc soigneusement évité le sujet les jours précédents, faisant comme si elle ne connaissait pas encore sa date d’anniversaire.
Elle avait attendu avec impatience qu’il s’endorme profondément. Elle était resté avec lui quelques heures avant de redescendre dans le salon.
Ils avaient dissimulés un coffre sous le parquet sous l’escalier, ou ils pouvaient rapidement accéder à leurs armes en cas de danger. Mais il y avait également au fond son ancienne tenue de combat. Elle eut un sourire nostalgique en sentant le cuir glisser entre ses doigts. C’était comme entrer dans une seconde peau. Elle lui allait toujours aussi bien. Et si elle se souvenait bien, elle faisait toujours son petit effet à son compagnon.

Elle l’avait enfilé et s’était éloigné silencieusement de la maison. Une fois loin, hors de portée des sens de renji, elle avait enclenché le troisième niveau pour se mettre à courir. Très très vite.
Sentir de nouveaux ses muscles fonctionnés à pleine puissance était grisant. Quiconque aurait regardé vers elle, n’aurait probablement vu qu’une ombre dans la nuit. Mais elle arriva en ville avant le lever du soleil, essouflée, mais ravie par sa course. Et ravie également de trouver son cadeau déjà prêt.

Elle était remonté à la maison en poussant un peu le jouet qu’elle allait offrir à son homme. Ce n’était pas parce que l’on était une femme que l’on ne pouvait pas apprécier les belles choses. Christia souriait comme une enfant quand elle fit rugir le moteur devant la maison pour attirer l’attention de Renji. Celui-ci sortit rapidement, s’il était au début inquiet, cela passa très vite devant la moto. Et il ne fallut pas lui reproposer deux fois d’aller faire un tour. Ce qui permit à christia de préparer leur petit déjeuner.

Même si la moto était un super cadeau, Christia avait l’impression que pour Renji, le plus beau c’était la possibilité de nourrir sa fille. Il prépara son biberon avec tellement de soin qu’elle faillit en rire. Mais c’était aussi très touchant.

- Il n’y a aucune raison que tu sois la seule à te lever. Maintenant que je peux t’aider à la nourrir et que cela ne dépend plus uniquement que de toi, je prendrai aussi mon tour, afin que tu puisses te reposer.
- Alors même que tu travailles, ça ne te dérangera pas ? poussa-t-elle un peu
- Chris’, il s’agit de notre fille. Lorsque j’ai accepté à Hawaï de devenir son père, c’était pour toutes les étapes de sa vie. Les bonnes comme les mauvaises, les amusements comme les responsabilités.

Renji attira la jeune femme contre lui et l’embrassa avec amour, tenant fermement la petite pour pas qu’elle ne tombe, tout en la berçant.

- Vous êtes toutes les deux ma famille. J’ai bien l’intention de vous rendre heureuses toutes les deux. De plus, si je veux, et je le souhaite, que tu puisses vivre en journée, il faut bien que je puisse te laisser te reposer un minimum la nuit.

Le jeune papa sourit.

- De plus, je parie que ça ne te dérangera pas que ce soit papa qui te donne le biberon, tant que tu l’as au moment où tu as faim, n’est-ce pas petite ogresse ?

Maya ne gazouilla pas, tout simplement parce qu’elle s’était réendormie en étant entourée de ses deux parents. Elle était si belle comme cela, avec sa chevelure qui couvrait déjà désormais tout son crâne.

- Ce bébé est beaucoup trop calme pour être vrai, décidément.

Renji la déposa doucement dans son couffin.

- Alors, qu’as-tu prévu dans ton sac à surprises pour les festivités d’aujourd’hui ?

Christia était émue de ce qu’elle voyait aujourd’hui. Elle avait l’impression d’être enfin dans son foyer. Elle sourit, et une de ses barrières mentales s’effaça. Elle sentait qu’elle était enfin à sa place. Elle était chez elle.

-Commence par profiter de ton petit déjeuner d’accord ? ensuite si Maya dort toujours, on pourra prendre une petite douche. Pour ce midi, j’ai prévu un pique nique après une petite ballade en famille et ce soir … surprise !
-surprise ?
-surprise.

Elle sourit amusée. Elle ne lui en dirait pas plus. Manuel apparaitrait comme par enchantement en fin d’après-midi, il l’emmènerait boire un verre, et le ferait revenir quelques heures après, quand elle aurait préparé la petite fête surprise.

Une vie classique, animée par des journées de travail classiques, et un bébé qui réclamait des repas à des heures indues. C’était pour cette normalité, pour cette humanité que Christia et lui s’étaient battus. Ils avaient réussi à l’obtenir, ce rêve semblant si inaccessible. Pour cela, tous les deux avaient confrontés le pire, en s’accordant une confiance absolue. Tous les deux avaient tout laissé derrière eux, afin de permettre à Maya de vivre. Pourtant, alors que Renji se réveillait, ce matin-là, il ne pouvait que sourire. Certes, ce qui était arrivé au bal les avait terrifiés tous les deux. Mais le duo s’en était parfaitement sorti. Le surnaturel ferait partie de leur vie, à moindre dose, certes, mais certaines choses resteraient. Après tout, ils restaient tous les deux des créatures surnaturelles, et leur fille l’était tout autant, en tant qu’hybride entre vampire et loup. Mais ils pourraient faire face.

Alors qu’il descendait voir sa petite amie, qui manifestement s’entrainait déjà de bon matin, il regarda son état. Ce n’était même pas forcément conscient, mais il savait que la grossesse avait été une épreuve difficile, et que refaire son énergie, sa force, et sa souplesse, lui avait prit du temps. Cependant, alors qu’il la voyait là, Wonder Woman semblait bien être revenue à son meilleur niveau. Elle pourrait sans doute s’améliorer encore, avec de l’entrainement, alors qu’elle semblait bien plus détendue que ce qu’il ne l’avait jamais vu à Tokyo. La jeune femme présente devant lui aujourd’hui, n’avait plus grand-chose à voir avec celle partie bien des mois auparavant.

Cependant, quelque chose semblait bien tracasser cette dernière. Tout lui paraissait presque trop calme. Ils avaient réussi, mais à la limite, trop bien réussi. Pour Christia, ils auraient sans doute dû rencontrer plus de problématiques qu’uniquement celle d’Apuka. Pour autant, Renji lui y voyait deux choses… Leur programme avait été bousculé lorsqu’ils avaient dû obliquer soudainement vers Hawaï, et puis sans doute leurs amis s’étaient ils arrangés un peu. Après tout, Bakura avait construit le projet Nox, et s’était sans doute arrangé pour faire disparaître toute trace un peu trop probante de leur passage à un endroit ou un autre. L’ancien policier n’était cependant pas dupe, et savait que le calme qu’ils avaient tous les trois ensemble ne serait sans doute pas éternel.

C’est pourquoi conserver leur potentiel de combattant était tout aussi important. Après tout, ceux qui les poursuivaient avaient l’éternité devant eux. Si les empêcheurs de tourner en rond avaient été humains, cela aurait été différent… Mais pour des vampires, 10 ans ne représentaient absolument rien. Une goutte d’eau dans l’Océan. Il devait cependant profiter de ces gouttes d’eau pour devenir meilleur, et permettre à Christia de le devenir également. Sa femme était forte, et le serait plus encore maintenant qu’elle avait Maya à protéger, mais tout comme elle l’aidait à progresser, lui-même devait lui fournir un moyen de progresser.

La guerrière n’était cependant pas la seule à devoir faire des progrès dans tout cela… bien plus devaient être faits également, d’un point de vue plus personnel. Pendant des siècles, la vampire avait combattu ses adversaires. Mais il fallait que Christia accepte aussi de laisser s’exprimer ses sentiments, avec lui et avec les autres, si elle voulait pouvoir avancer dans le monde de la lumière. La femme avait autant d’importance que la combattante, si ce n’était plus, parce que c’était la femme aimante, et ayant une vie dans la lumière qui lui apporterait un équilibre. C’est ce que Renji lui rappela par les mots, et il reçu une réponse claire, même si cette dernière s’exprima différemment.

Son baiser fut un moment capable d’arrêter le temps. Aussi bien sa caresse et son regard, que les sentiments qu’elle y exprima furent complètement reçus, avec une réponse réciproque. Renji l’aimait, et n’avait plus l’intention de s’en cacher, bien au contraire. A sa douceur, Christia reçu un baiser qui lui rappelait qu’elle n’était plus seule, et à la passion qu’elle y glissa ensuite, une autre équivalente, qui l’attendait pour se développer encore plus.

Réussir à être sur une même longueur d’ondes… Ce n’était pas toujours simple, mais plus le temps passait, plus l’un et l’autre se comprenaient. Revenir à de l’entrainement ne dérangeait pas le loup, bien au contraire, mais il avait aussi d’autres envies. Comme lui rappeler que ses sentiments pouvaient certes s’exprimer sous une forme orale, mais aussi physique. Le fait de faire l’amour, et l’union qu’il y percevait était aussi une autre manière de lui rappeler qu’elle était aimée pour tout ce qu’elle pouvait représenter, autant une amie, une amante, une sœur, une confidente, une partenaire, une âme sœur finalement avec qui il voulait tout partager, au point d’avoir tout laissé derrière lui pour elle.

Sa proposition la fit rougir, et il eut un sourire. Après tout, les souvenirs de leurs premières fois étaient véritablement un appel au fait de recommencer, aussi bien pour l’aspect purement physique, que pour le plaisir de la voir se lâcher, et celui qu’ils s’apportaient mutuellement. Renji sentit l’opposition naitre en elle, avant qu’elle ne décide de tourner cela comme un compromis. Il ne le pourrait, que s’il se révélait assez doué pour la capturer. Aucun souci, il relevait le défi. Elle partit à grande vitesse, et lui-même eut un sourire.

*Je crois que la chasse commence, alors.*
*Hors de question de la laisser s’échapper !*
*Nous sommes bien d’accord.*

La femme de leur vie semblait bien cependant ne pas être prête à leur faciliter la tâche bien au contraire. Après tout, sur ce domaine là comme dans tous les autres, lui allait devoir se montrer à la hauteur. Un couple est une sorte de chasse perpétuelle. Il ne fallait rien prendre pour acquis, et rappeler à l’autre ses sentiments, par des petites attentions, des mots doux, des actions, ou bien parfois par des jeux. Elle pouvait sentir son désir, elle allait comprendre à quel point il était motivé, désormais. Le loup était visible dans son regard, faisant profiter à son hôte de ses réflexes et de son explosivité, tandis que Renji lui fournissait la réflexion et les directives. Une symbiose affinée, qui prenait les meilleurs aspects des deux côtés, et des multiples possibilités qu’offraient le corps humain et la souplesse de Renji.

Malgré leur travail d’équipe, réussir à s’emparer de Christia n’allait pas être si simple. Si la plupart du temps, dans les chasses, la vampire était bien plus la prédatrice que la proie, elle savait comment réagir pour profiter au mieux de ses réflexes accrus. Elle leur échappa une première fois en glissant le long de son bras, de la même manière qu’elle avait évité une attaque, lors de son pétage de câble et de domination. Un grognement lui échappa.

*Je déteste quand elle fait ça… Elle continue de nous ridiculiser.*
*Admets que ce mouvement, ça reste de la grande classe.*
*Clairement, tu es amoureux toi ! Mais je te rappelle que le but ça reste de l’attraper !*
*Je le sais bien ! Montrons-lui ce que nous vallons !*

Depuis que la petite famille Ikeda était arrivée dans le village, Renji était heureux d’avoir retrouver de grands espaces dans lesquels courir, et il ne s’en était pas privé, bien au contraire. Toutes ces courses avaient fini par payer, et l’homme était désormais dans ses déplacements plus fluide, avec des gestes plus efficients.

*Elle passe au premier niveau.*
*C’est une bonne chose, cela prouve qu’elle nous prend au sérieux !*

Par contre, lorsqu’elle monta dans les arbres, le visage de Renji montra une légère grimace, alors que sa main avait été assez proche pour effleurer son dos. Cela s’était passé à un cheveu, mais lui n’allait pas se stopper pour si peu !

- Tu abandonnes ?
- Jamais.
*Je n’aime guère me balader dans les hauteurs. Je suis un loup, pas un singe !*
*Certes, mais l’araignée ne s’est jamais laissé arrêter par cela !*

Renji décolla donc facilement, pour reprendre la poursuite. Mais assez vite, des craquements se firent entendre, juste après que le loup-garou ait fait un nouveau saut.

*Tu as peut-être gardé ta souplesse, mais je te rappelle que ton poids, lui, à presque doublé ! Tu es passé de 80 à 150 kilos avec moi à l’intérieur ! Pas mal de branches risquent de ne pas supporter, surtout avec les impulsions !*

En effet, Christia se dirigeant de plus en plus vers les sommets, les branches étaient de plus en plus fines. S’il n’était pas rassuré, son obstination le poussa à aller toujours plus loin. Il manqua cependant une branche trop souple que le vent avait fait bouger, et entama un salto arrière pour retrouver un équilibre, avant de rattraper au vol une autre branche qui craqua, le laissant continuer sa chute de plusieurs mètres.

*Accroche-toi*

Cependant, Christia, bonne joueuse, vint le soutenir pour lui permettre de retrouver une prise plus sûre avec un tronc d’arbre.

*Saisis l’occasion !*

Après tout, il n’y avait pas de règles, et s’il avait pu attraper n’importe quelle partie d’elle, cela aurait été bien plus compliqué pour elle ensuite. Seulement, cette dernière était décidément bien trop véloce, mais s’était offert une récompense.

*Joli coup de sa part.*

Renji fronça les sourcils, mais ne put s’empêcher de rire.

- Tu aimes ce que tu voies j’espère. Lança-t-il dans le vide
- Beaucoup. Souffla-t-elle à son oreille

Ce chuchotement l’électrisa, alors qu’il se concentrait pour tenter de la repérer. Il essaya de l’attraper au vol, mais une fois encore, elle avait tout évalué pour que la situation soit à son avantage. Tout en le surplombant, d’un point de vue au plus haut. Même avec la distance, il vit son sourire radieux.

- Tu abandonnes ?
- La récompense vaut tous les efforts. Assura-t-il

Oh oui, elle les valait largement, et de toute façon, abandonner ne faisait vraiment pas partie de son vocabulaire. Il continua donc à la poursuivre dans les airs, jusqu’à ce qu’elle décide de retourner au sol. Voilà qui était une erreur. Si elle était la reine des airs, le sol restait son terrain de prédilection, ses chasses avec le loup l’avaient prouvé.

- Je te tiens.

Au oui… Christia était forte, et pouvait encaisser des chocs… Alors il allait profiter d’être encore dans les hauteurs pour un assaut plongé. Elle ne pourrait pas avoir le temps de fuir. Mais est-ce sa phrase ou bien le bruit de catapulte que donna l’impression de faire la branche, mais Christia se coula une fois encore dans le point faible de son attaque qui tentait de l’attraper à un seul bras, pour avoir un maximum de détente. Elle déposa un baiser joueur sur sa mâchoire.

- Presque.
*Ça s’est joué à rien, cette fois-ci.*
*La prochaine fois sera la bonne.*

Renji se redressa et se lança dans la poursuite. Christia gardait une longueur d’avance à cause du fait qu’elle utilisait tous ses sens. Tant qu’elle n’aurait qu’une seule cible. Ce serait facile pour elle de suivre le moindre de ses mouvements. Le policier récupéra dans sa course une pierre qu’il avait déplacé et retira son t-shirt. Devant eux, les arbres commençaient à s’espacer, et une clairière commençait à se faire jour. Il remarqua une souche d’un arbre coupé, juste avant le début de la clairière. S’il arrivait à modifier la trajectoire de Christia…

*Une idée ?*
*Oui, nous faire gagner encore plus de vitesse, même temporairement.*
*Comment ?*
*Par la propulsion !*

Plus exactement par une double propulsion. Renji entoura la pierre de son t-shirt et la lança sur la droite de la vampire. Par réflexe, cette dernière partit dans la direction opposée, mais c’était exactement ce que voulait Renji. Alors qu’elle entrait dans la clairière, lui sauta et prit appui sur un tronc d’arbre, obliquant vers la souche qui lui servit de deuxième appui pour partir comme un boulet de canon en ligne droite, à grande vitesse vers Christia. Même si son vol ne dut prendre que deux ou trois secondes, en réalité, il eut l’impression de véritablement tendre tout son corps vers elle.

Renji l’attrapa au niveau de la taille, et sa vitesse les fit décoller tous les deux du sol, mais Renji modifia son axe d’avancée dès qu’il la sentit dans ses bras, s’enroulant pour la protéger. Certes, cette dernière était plus que résistante, mais il préférait que ce soit lui qui se prenne les impacts. A la fin du roulé-boulé, il se retrouva au-dessus d’elle, l’immobilisant.

*Gagné !*

Cette fois-ci, elle ne pourrait aller nulle-part, et il ne lui en laissa d’ailleurs pas le temps. Il lui offrit un baiser passionné, autant en récompense de cette longue chasse, que pour lui rappeler l’intensité de ses sentiments. Naturellement, l’une de ses mains commença à caresser son corps, et s’il eut un instant de doute, sa passion et le fait qu’elle s’arque vers lui suffirent à lui faire comprendre qu’elle était plus que d’accord pour la suite. Ses caresses le faisaient trembler, et ses pulsations ainsi que sa température corporelle étaient déjà en hausse. Ses baisers et ses légères morsures lui faisaient perdre la tête, et un grognement lui échappa.

Après avoir autant couru après la jeune femme, Renji n’avait qu’une envie, c’était d’obtenir la récompense promise. Seulement cette dernière ne semblait pas encore l’entendre de cette oreille. Les premières fois, elle lui avait laissé le contrôle, pour savoir ce qu’il voulait lui faire. Cette fois, elle semblait bien décidé à le prendre, que cela lui plaise ou non. Lui avait un mal fou à ne pas céder à ses pulsions, alors que sentir son corps, et son odeur qui indiquait clairement son excitation, ne faisaient que renforcer son envie de lui faire l’amour tout de suite.

- Christia.
- Chut chut chut … Je suis en pleine exploration.

Effectivement, en tant qu’exploratrice, Christia était très consciencieuse… Elle ne voulait rien laisser au hasard, et la position ne facilitait pas les choses. En suspension au-dessus d’elle, tendu comme un arc, Renji n’avait plus que l’envie de s’unir à elle, quitte à juste ouvrir les braguettes de leurs pantalons respectifs pour que son sexe retrouve enfin sa place. La jeune femme s’empara de sa virilité, et commença un mouvement de va-et-vient. Un nouveau grondement retentit, encore plus profond, alors qu’il faisait tout pour ne pas jouir de suite, complètement prisonnier des envies de la jeune femme. Le fait qu’elle se frotte contre lui provoqua un frisson si fort qu’elle ne put que le ressentir. Ne pas se jeter sur elle comme une créature affamée était si dur… lui-même était si dur d’ailleurs que s’en était presque douloureux, mais une délicieuse torture.

- Chris’, je …
- Tu vas quoi ?

Elle l’embrassa avec amour tout en continuant son lent mouvement de va et vient. Le grondement de Renji s’intensifia. Elle sentit qu’elle l’amenait au bout de sa patience, et pourtant elle continua avec un plaisir infini, cherchant à lui faire perdre le contrôle. Il finit par craquer. Il voulait la laisser aller au bout de son idée, tout comme elle l’avait laissé faire, mais là… c’était trop. Il voulait être en elle. Non, il DEVAIT être en elle. En quelques secondes, leurs pantalons et sous-vêtements avaient disparus, et il l’avait installé au-dessus de lui, car il n’aurait pas pu rester autant en extension dans son état d’excitation.

- Christia, j’ai besoin de toi.

La retrouver, s’unir à elle lui apporta un soulagement sans pareil, alors que tout son corps semblait la réclamer. Pourtant ses muscles tremblaient encore, et c’était par un effort de volonté considérable qu’il évitait de lui demander de se déchainer tout de suite sur lui. Elle… l’entourait tellement, mais était aussi si humide qu’il était certain qu’elle aussi était complètement excitée.

-Tout va bien ? demanda-t-il

Il voulait tout de même s’assurer que cela n’était pas douloureux pour elle. Elle se mit à onduler du bassin….

- Nom de…. Putain de bordel…

D’autres jurons suivirent alors que le plaisir de Renji montait encore d’un cran.

- C’est si bon.

Oh oui… Ça pour être bon… Il voulait bien lui offrir le bon dieu sans confession et se rendre à l’ensemble de ses caprices. Il termina cependant de rétablir la balance en retirant son t-shirt, et apprécia de ne pas avoir à lutter avec un soutien-gorge. Dans son état, il l’aurait sans doute purement et simplement cassé. Le corps de cette femme était véritablement celui d’une déesse, entre sa peau d’albâtre parfaite et des courbes à faire se damner n’importe qui. Sa poitrine avait une taille parfaite à son sens, puisqu’il arrivait à prendre l’un de ses seins à pleine main sans difficulté.

En lui, des vagues de chaleur se faisaient de plus en plus présente, et cette vision de Christia qui se découpait sur la clairière était superbe, alors qu’elle le chevauchait. Mais il voulait tout connaître d’elle, et s’amusa à titiller ses tétons, pour tester ses réactions. Le fait de sentir ses parois se resserrer le fit sourire.

- On dirait que tu aimes ça.

Eh bien, si cela lui plaisait tant que cela, il allait continuer son essai plus loin. Il se redressa, changeant l’angle de pénétration, qui fut tout de suite plus intense pour lui, et à entendre ses gémissements augmenter, Christia devait apprécier. Renji se décida donc à aspirer l’un de ses tétons, et à jouer autour avec sa langue, se collant à elle, alors qu’elle cria, puis le chevaucha avec plus de passion. Ses mains elles affirmaient leurs prises sur elle, indiquant clairement qu’elle n’irait nulle part, accompagnant son mouvement, ondulant avec elle.

-Surtout, ne t’arrête pas. Gémit-elle

Qu’elle se rassure, lui n’en n’avait pas l’intention, au contraire, sembla-t-il lui dire alors que sa main gauche s’occupait de son sein droit, pinçant doucement et faisant rouler son téton entre son pouce et son index, et que son sein gauche était toujours « torturé » par la succion et la langue du loup. Son plaisir grimpait en flèche, et plus rien ne semblait capable de l’arrêter, alors que ses grognements rauques allaient plus forts. Au moment de jouir, il se laissa redresser la tête et embrassa Christia, tout en criant sa délivrance. Son esprit était comme hébété, et il eut un autre grognement appréciatif en sentant qu’elle mordait sa lèvre, appréciant ce côté sauvage qu’elle laissait s’exprimer. Il était tellement dans son plaisir, qu’il ne sentit pas la goutte de sang perler, et l’accompagna sans s’en rendre compte dans son deuxième orgasme. Il resta complètement surpris quand cette dernière se retira soudainement, et que l’effluve de la peur se fit présente.

- Oh mon dieu ! Qu’est-ce que j’ai fait ?! Renji !! Ça va ?

Sur le moment, encore trop dans le plaisir donné par son coït, il regarda sa petite amie sans comprendre, et ne sut pas répondre.

- Renji ?!

Le loup passa sa langue sur ses lèvres, et c’est à ce moment-là qu’il sentit le sang sur la plaie qui se refermait déjà, et commença à comprendre ce qui pouvait la faire paniquer. Qui disait morsure, disait venin, même sur quelque-chose d’aussi bénin… et le venin de Christia était parmi les plus purs, en tant que née vampire. Mais de la même façon que les armes des chasseurs n’avaient rien fait, et que certains jeunes vampires qui avaient cru pouvoir gagner en utilisant cela s’étaient trompés, il en était de même cette fois.

- Ren…
- Tout va bien, Christia.

Il entendit un soupir de soulagement.

- Tu es sûr ? Pas de douleur, de démangeaison ? De sensation de brûlure ?
- Non, rien de tout cela.
- Mais alors pourquoi tu as mis si longtemps à réagir ?!

Il avait à peine dû mettre quelques secondes, mais cela devait avoir représenté bien plus dans l’esprit d’une vampire soudainement paniquée d’avoir commis une horrible erreur. Comment lui dire cela sans paraitre ridicule ? Tant pis pour ce côté-là… Le bûcheron sourit doucement.

- Ren…
- Tu crois que c’est si simple de retrouver une capacité à la parole normale après comment tu arrives à me faire perdre tout contrôle et toute pensée rationnelle ?

La réponse la surprit et elle ne put s’empêcher de soupirer et de rire en même temps, même si elle allait finir par lui mettre une claque s’il continuait à laisser de tels blancs avant de lui répondre. Elle se réapprocha doucement.

- Sûr et certain ?

Pour toute réponse, Renji la réattira contre lui et l’embrassa avec amour, tout en caressant ses cheveux. Puis il s’éloigna doucement, et posa son front contre le sien.

- Je vais bien, Chris’. Je te le promets. Par contre, cela veut dire autre chose.

Elle le regarda sans comprendre, et remarqua que son homme lui rendait un regard intense. Lui y décela ce qu’il s’attendait à y voir. Au-delà de leur bleu habituel, Renji y perçu des reflets rubis.

- Tu ne le sens pas encore, mais tu as manifestement soif, Christia.

Renji lui présenta son poignet, et elle recula sur l’instant, surprise.

- Non, je … !
- Chris’…
- Je ….

Il vint la prendre dans ses bras.

- Tout va bien, Christia. C’est moi, wonder woman. Tout va bien. Quand j’ai pris la décision de te suivre, je me suis promis que tu ne manquerais de rien. Aujourd’hui, nous sommes en couple, et je veux combler tous tes besoins. Je t’assure que ta morsure ne me fait pas mal. Alors je peux aussi t’aider à te nourrir. Je t’aime.

Il caressa ses cheveux, et elle sembla se résoudre à accepter. Renji savait qu’à travers le sang, il acceptait également de ne plus rien cacher à cette jeune femme. Mais il n’avait plus rien à lui cacher, dans tous les cas. S’il grimaça une seconde sous l’impact de la morsure, la suite démontra bien que le venin ne lui faisait rien, et il continua à caresser les cheveux de la jeune femme qui apaisait sa faim.

- Je suis là Christia, je ne bouge pas.

Une sensation commença à se faire percevoir, mais Renji ne s’attendait vraiment pas à celle-ci. Alors que la jeune femme était en train de se nourrir, c’est son plaisir qui se fit de nouveau présent. Sentir sa bouche contre sa peau provoquait à nouveau son plaisir, et il ne put s’empêcher de gémir après un grognement retenu. Cela sembla surprendre Christia qui s’arrêta et releva la tête.

- Je te fais mal ! Je le savais !

Renji secoua la tête de manière négative.

- Non, Chris’… ce n’était pas ce type de gémissement.

En effet, en observant son homme, elle se rendit compte que c’était plutôt tous les signes du plaisir qu’il présentait.

- J’admets que je ne m’attendais pas à ce type de réaction de la part de mon corps à une morsure vampirique, mais en fait… j’aime ça.

Il lui sourit doucement et la regarda.

- Rassasie-toi.
- Tu te rends compte que cela va t’affaiblir ?
- Je me nourrirais à la maison ensuite, ne t’en fais pas, d’accord ? Prends ce dont tu as besoin.

La jeune femme n’insista pas pour une fois face à sa détermination, et retourna à son repas, non sans un certain plaisir aussi de son côté, face au goût puissant et marqué de ce sang.


La routine avait pris ses droits. Maintenant que le calme semblait présent, la famille Ikeda développait son quotidien et le fait de pouvoir partir courir avec leur fille, notamment était plaisant. Christia continuait aussi ses activités sur le côté, apprenant parfois certains sentiers de montagne, ou créant des nouvelles bougies. Leurs entrainements se passaient bien également, et si elle était satisfaite du rythme de progression de son homme, elle savait qu’il avait encore pas mal de chemin à parcourir. Pour le moment, il commençait à tenir sur la longueur les combats au premier niveau, mais quand elle s’approchait de la limite avec le second, il perdait en efficacité. Sur elle-même, son niveau n’était pas loin de retrouver son top forme, mais elle voulait progresser encore. Il lui manquait tout de même quelqu’un capable de la suivre pour progresser, mais elle savait qu’un jour ou l’autre, Renji y arriverait. Sa détermination semblait capable de grandir avec chaque échec, ce qui était tout de même assez incroyable.

Seulement, le jour qui était celui d’aujourd’hui était particulier. C’était l’anniversaire de Renji, aussi bien sur ses papiers officiels de Renji Ikeda, que dans la réalité. Seule l’année avait été modifiée, pour coller un peu plus à son aspect physique. Officiellement, Renji allait avoir 27 ans, et Christia était dans l’année de ses 25 ans. Cela leur laissait assez de temps à pouvoir rester sans choquer personne au niveau de leur allure physique. Le bûcheron ne sentit pas que sa compagne s’était éloignée, et ne la retrouva qu’une fois qu’elle fut décidée à lui offrir une magnifique vision, après tout sa tenue en cuir de combattante l’avait toujours mise largement en valeur, ainsi qu’un cadeau déjà délirant, avec la Yamaha. L’essai fut plus que concluant… et il avait hâte d’y retourner.

Pour autant, le moment le plus magique fut sans doute celui du premier biberon. Cela le renforçait dans son rôle de père, et il fut prudent à chaque étape. L’image était si belle, que Christia la prit en photo, tout en souriant elle-même. De telles images n’existaient pas ou presque pas, dans son ancienne vie, et la lumière semblait se faire encore plus présente aujourd’hui. Renji embrassa sa femme, et lui sourit, plus heureux que n’importe quel homme, avec les deux femmes de sa vie.

Christia était émue de ce qu’elle voyait aujourd’hui. Elle avait l’impression d’être enfin dans son foyer. Elle sourit, et une de ses barrières mentales s’effaça. Elle sentait qu’elle était enfin à sa place. Elle était chez elle.

- Commence par profiter de ton petit déjeuner d’accord ? ensuite si Maya dort toujours, on pourra prendre une petite douche. Pour ce midi, j’ai prévu un pique-nique après une petite balade en famille et ce soir … surprise !
- Surprise ?
- Surprise.
- D’accord.

Renji sourit et s’installa donc à table pour profiter de toutes les bonnes choses du petit déjeuner. Il mangea avec appétit, et gouta de tout. La cuisine de Christia s’améliorait presque jour après jour. A force de cuisiner pour eux deux, elle osait plus de choses, et tout ce qui était sur la table était absolument succulent. Il en profita donc, avant de profiter également d’un moment bien intense sous la douche, puisque leur fille avait apparemment décidé d’être sage et de dormir, laissant un peu de temps privé à ses parents.

Tous les deux finirent par se préparer pour le petit pique-nique en famille, avec tout le nécessaire dans leurs sacs à dos. Celui de Renji était également prévu pour porter la petite princesse et la protéger en plus de quelques préparatifs.

- Où va-t-on ?
- Tu es bien curieux.
- Toujours. Mais j’ai confiance en toi. Je te suis.

Il lui sourit et la suivit jusqu’à destination.


Dans la fin de l’après-midi, alors que la petite famille était de retour chez elle, les deux parents entendirent toquer. A l’odeur, Renji reconnu sans mal son ami Manuel. Il eut un sourire.

- Salut ! Ça va toi ?
- Salut Manuel. Je vais très bien, merci, et toi ?
- Aucun souci ! Mais bon, on est pas là pour parler de moi, parce que sauf erreur de ma part, j’en connais un qui a 27 ans aujourd’hui !
- Comment es-tu au courant de ça toi ?
- Tu oublies que c’est moi qui m’occupe de l’administratif chez nous.
- Je t’accorde ce point.
- Donc je te propose d’aller boire une bonne bière entre amis !

Renji sourit et le laissa entrer tout de même pour lui permettre de saluer sa femme et la petite.

- Bonjour Christia, comment vas-tu ? Tu es superbe, comme d’habitude.

Elle tenait Maya dans ses bras, qui babillait gaiement.

- Et toi petite princesse ?! Elle grandit en beauté chaque jour. Tu as vraiment beaucoup de chance, Renji.
- Je sais bien, crois-moi.

Renji sourit doucement, en observant les deux femmes de sa vie.

- Je vais t’emprunter ton homme un petit temps, ça ne te dérange pas ?
- Non, vas-y. Un petit temps entre hommes ne peut pas lui faire de mal.

Le bûcheron regarda sa femme… Quelque chose lui disait que ça l’arrangeait même plutôt, puisqu’elle avait parlé d’une surprise le soir. Il ne chercha donc pas à ruiner ses plans, et après un long baiser, lui dit qu’il reviendrait tout à l’heure. Il posa également un bisou sur le front de sa fille, avec un sourire.

- Allez, le jeune papa !

Ils sortirent donc tous les deux, et Manuel s’arrêta une seconde devant la moto, non sans siffler.

- C’est nouveau, ça.
- Oui, ma surprise de ce matin par Christia. Au Japon, je conduisais souvent en moto, et puis quand elle pourra aller retravailler, il nous faudra deux moyens de transport. Donc c’est à la fois de l’utile, et de l’agréable.
- Je vois. Donc on la verra souvent à l’avenir ?
- Sans aucun doute !

Les deux hommes passèrent donc ensuite un temps au village, à parler de tout et de rien. Manuel offrit aussi un petit cadeau, un joli couteau multifonction.

- Merci, ce sera toujours utile.
- Pas de quoi. Encore joyeux anniversaire.

Ayant entendu ça, le tenancier du bar paya également sa tournée, avant que les deux hommes ne reprennent la route vers la demeure des Ikeda. A l’odeur, Renji sut en avance que bien du monde semblait l’attendre chez lui. Mais bon, il n’était pas supposé le savoir, donc il adopta l’air surpris de circonstance lorsque tout le monde le surpris à l’ouverture de sa porte en lançant :

- JOYEUX ANNIVERSAIRE RENJI !

La vie au brésil était bien plus douce que ce que Christia aurait put croire. Elle ne s’attendait pas à s’adapter non plus. Elle qui avait vécut des centaines d’années dans une cour vampirique, elle s’était coulée avec une étonnante facilité dans cette vie de famille. Elle le devait essentiellement à Maya, et même si parfois, elle se sentait un peu inutile, elle se sentait … bien. Juste bien. Et c’était un plaisir incroyable. Finalement, se glisser de vie en vie lui aurait au moins appris à s’adapter. Elle songeait parfois avec mélancolie à Tokyo, mais surtout pour les personnes qu’elle y avait laissé. Elle ne regrettait pas son rôle de gardienne du clan. Elle l’avait en quelques sorte retrouvé ici à plus petite échelle. Le frisson de la chasse la prenait parfois, mais alors elle se tournait vers Maya et Renji … et finalement ce n’était pas si important.

La brusque surprise qu’ils avaient eue, l’avait quand même ramenée à la réalité. Et si la chasse ne lui était plus aussi nécessaire qu’avant, elle n’allait pas se laisser aller à devenir une proie. Son esprit entrainé avait recommencé à tourner sur tous les scénarios possibles. Mesures et contremesures. Action et réaction. Un acte entrainait une conséquence. Elle allait donc s’assurer d’avoir toutes les cordes à son arc. C’était pour cette raison qu’elle proposa à Renji de reprendre l’entrainement. Même si lui avait autre chose en tête. Elle pouvait comprendre qu’il avait besoin d’explorer leur toute nouvelle relation. Mais la vampire en elle, avait trouvé un problème et exigeait de se mettre au travail, alors que la femme, souhaitait voir où tout cela allait la mener. Elle avait donc accepté un compromis. Un entrainement d’une manière un peu plus intime.

Quand elle le laissa enfin la rattraper, ils étaient tous les deux en nage, mais le sport n’était pas pour autant terminé. Elle prit le temps de gouter son homme, d’apprendre à connaitre les endroits qu’il aimait, et ce qui lui faisait plaisir. Mais Renji, ne semblait pas capable d’attendre plus longtemps. Il n’avait aucune patience en cette matière. Et cela lui tira un petit rire qui s’était mué en gémissement quand il avait pris possession de sa poitrine. Il l’emmena au sommet du plaisir rapidement, et elle l’embrassa avec ferveur alors qu’elle jouissait avec lui. La passion l’emporta tellement qu’elle le mordit. Ce sang si riche, si puissant, la fit basculer dans un nouvel orgasme. Elle avait eu tort. Il n’avait pas du tout le goût d’un loup, il était si puissant, si beau, il lui évoquait le soleil, le feu, la chaleur … et un foyer. Un nectar divin, qui lui apportait plus de plaisir que ce qu’elle aurait pu imaginer.

Elle ne se rendit compte qu’après, et avec horreur de ce qu’elle venait de faire. Elle se retira brusquement, et sauta en arrière.

-Oh mon dieu ! qu’est-ce que j’ai fait ?! Renji !! ça va ?

Le loup la regarda déboussolé, et elle commença à paniquer. Elle envisageait déjà les pires scénarios. Si Renji réagissait mal à sa morsure, il faudrait qu’ils descendent en ville. Et si jamais le venin était trop puissant pour un primordial ? Qu’allait-elle faire ? Est-ce qu’elle pourrait lui trouver un guérisseur ? Son cœur commença à se serrer sous l’effet de la panique.

- Ren…
- Tout va bien, Christia.

La vampire marqua un temps d’arrêt. Elle était prête à se mettre en mouvement quand elle avait compris ce qu’il disait. Déjà il lui répondait, et semblait la reconnaitre. C’était un bon point. Elle se concentra sur lui, elle pouvait percevoir les battements calme de son cœur… Il ne semblait pas aller mal. Il semblait même … Bien. Elle eut un soupir de soulagement.

- Tu es sûr ? Pas de douleur, de démangeaison ? De sensation de brûlure ?
- Non, rien de tout cela.
- Mais alors pourquoi tu as mis si longtemps à réagir ?! Cria t’elle

Elle se rendit soudain compte qu’elle tremblait. Elle avait rarement eu aussi peur dans sa vie. L’idée que ce soit elle qui le blesse. Un frisson d’horreur la parcourut. Le bûcheron sourit doucement.

- Ren…
- Tu crois que c’est si simple de retrouver une capacité à la parole normale après comment tu arrives à me faire perdre tout contrôle et toute pensée rationnelle ?

Deuxième temps d’arrêt pour elle. Non décidemment elle n’avait pas l’habitude. Elle eut un rire crispé. Elle se rapprocha de lui, hésitant encore à le toucher.

- Sûr et certain ?

Pour toute réponse, Renji la réattira contre lui et l’embrassa avec amour, tout en caressant ses cheveux. Puis il s’éloigna doucement, et posa son front contre le sien.

- Je vais bien, Chris’. Je te le promets. Par contre, cela veut dire autre chose.

Elle le regarda sans comprendre, et remarqua que son homme lui rendait un regard intense. Lui y décela ce qu’il s’attendait à y voir. Au-delà de leur bleu habituel, Renji y perçu des reflets rubis.

- Tu ne le sens pas encore, mais tu as manifestement soif, Christia.

Renji lui présenta son poignet, et elle recula sur l’instant, surprise. Et surtout complètement effarée. Elle venait de le mordre, et lui, proposait qu’elle recommence. Finalement le venin avait bien eu des conséquences. Il l’avait rendu complètement fou !

- Non, je … !
- Chris’…
- Je ….

Il vint la prendre dans ses bras.

- Tout va bien, Christia. C’est moi, wonder woman. Tout va bien. Quand j’ai pris la décision de te suivre, je me suis promis que tu ne manquerais de rien. Aujourd’hui, nous sommes en couple, et je veux combler tous tes besoins. Je t’assure que ta morsure ne me fait pas mal. Alors je peux aussi t’aider à te nourrir. Je t’aime.

Elle le regarda estomaquée, mais il la serra contre lui, caressant ses cheveux. Alors qu’elle cherchait le risque, lui ne voyait … Qu’un besoin qu’il pouvait combler ? Un peu comme le sexe ou encore un foyer ou de la nourriture … pire que ça, elle sentait qu’il était fier de pouvoir l’aider. Elle voulut le rembarrer, mais elle ne savait pas comment faire sans le blesser. Il lui présenta son poignet. Et elle se résigna à le faire. Elle allait le mordre légèrement juste quelques secondes, puis quand il se rendrait compte que c’était une erreur, elle le forcerait à descendre en ville se faire examiner par un médecin et …

Tout cela c’était sans compter l’effet du sang de Renji sur elle. Il l’électrisait. Elle ne se rendait pas compte de sa faim, ou même de la faiblesse de la nourriture qu’elle avalait depuis quelques mois, comparé au sien. Elle eut un léger gémissement. Elle sentait le sang animal et humain en même temps rugir en elle, et glisser le long de son corps, la rendant plus forte et lui apportant une douce chaleur.

- Je suis là Christia, je ne bouge pas.
Elle l’entendit à peine, elle était si bien en cet instant. Elle se sentait revigorée et plus puissante que jamais. Elle était …
Il eut un gémissement qui la tira de son brouillard enfiévré de la soif.
Elle releva la tête, et voulut s’écarter. Mais il la retint contre lui.

- Je te fais mal ! Je le savais !

Renji secoua la tête de manière négative.

- Non, Chris’… ce n’était pas ce type de gémissement.

Elle s’écarta de lui, en le fixant sévèrement du regard, mais en effet il allait bien. Elle était tellement concentrée sur lui, qu’elle pouvait même percevoir le sang qui battait dans ses veines. Son cœur était rapide, un peu comme … Elle ouvrit de grands yeux. Alors là. Elle ne l’avait pas vu venir. Jamais personne n’avait trouvé sa nature vampirique … Excitante. Il fallait dire aussi que dans la mesure où si elle mordait quelqu’un, il tentait généralement de la remordre derrière, cela n’aidait pas. Elle n’avait que peu ou pas du tout d’expérience en ce sens.

- J’admets que je ne m’attendais pas à ce type de réaction de la part de mon corps à une morsure vampirique, mais en fait… j’aime ça.

Il lui sourit doucement et la regarda.

- Rassasie-toi.
- Tu te rends compte que cela va t’affaiblir ?
- Je me nourrirais à la maison ensuite, ne t’en fais pas, d’accord ? Prends ce dont tu as besoin.
-Mais …
-Christia ! Je vois à ton regard que tu as encore soif … Et si ta morsure me fait de l’effet, j’ai l’impression que mon sang t’en fais également non ?

Elle rougit largement, et détourna le regard. Renji eut un sourire plutôt fier de lui.
-Il semblerait que ce soit bon pour nous deux n’est-ce pas ? alors j’en conclus que j’ai bon goût ?
-Mmmmh … oui.

Il sourit, et la réattira doucement contre lui, agissant avec douceur pour ne pas l’effaroucher davantage.

-Cela me donne plein d’idées …
-Renji !

Il éclata de rire, et elle ne put s’empêcher de rire à son tour. Il caressa son visage avec affection.

-Chris’, je sais qui tu es, et je t’accepte comme tu es. Vampire et femme. Et pouvoir t’apporter cela aussi, fais de moi l’homme le plus heureux de la terre. Alors ne me refuse pas cet honneur d’accord ? laisse-moi être là pour toi, comme tu es là pour moi.
-Tu sais que c’est déloyal.

Pour toute réponse, il lui fit un clin d’œil, et lui représenta son poignet. Elle y alla doucement en le remordant, et elle tira un nouveau gémissement au jeune homme. Cette fois-ci elle se fit plus attentive à ses réactions. Et l’idée que cela pouvait lui provoquer autant de plaisir, ne la laissait pas indifférente non plus. Le fait qu’ils soient nus tous les deux au milieu des bois n’était pas non plus sans conséquences. Elle lécha rapidement la plaie pour empêcher le sang de couler avant de s’enrouler autour de lui, et pour l’embrasser avec passion.

-Chris’ … gémit-il
-Oui ?
-Je suis vraiment très excité là.

Elle sentait sa retenue, et elle lui griffa les fesses pour l’aiguiller un peu plus.

-Ton sang est si puissant, que je me sens prête à supporter n’importe quoi. Assura-t-elle

Ses paroles semblèrent le rassurer, car il la souleva pour l’appuyer contre un arbre, d’un mouvement de hanche, il la pénétra profondément avec vigueur. Elle ne put retenir un cri. Il s’arrêta un instant, hésitant, mais elle commença à onduler contre lui. Le mouvement de leur corps serré lui fit perdre le peu de contrôle qu’il lui restait. Il la prit rapidement, avec force, s’enfonçant toujours plus loin en elle. La revendiquant comme sienne dans les bois, en pleine nature.
Leur passion était fulgurante, et ils retombèrent enchevêtrés au sol. Essoufflés tous les deux. Renji se blottit contre elle, et passa un bras possessif autour de sa taille. Mais pour une fois elle le laissa faire, jouant avec ses cheveux.

-Wahou …
-Je n’ai pas mieux. Assura t’elle amusée
-J’aurai dû y aller plus doucement. Je suis dé…
-Si tu essayes de t’excuser pour ce qu’il vient de se passer, je te préviens, je te mords ! C’était voulu et désiré de mon côté également.

Il y eut un blanc, et Renji ne put s’empêcher de sourire malicieux.
-Chic alors !

Elle soupira exaspérée, mais finit par rire aussi. Ils ne purent cependant pas aller plus loin, car les pleurs de Maya attirèrent leur attention vers la maison.
Ils se rhabillèrent rapidement, ils étaient dans un état pitoyable, mais tous les deux souriaient. Renji hésita et tendit la main à Christia. Elle la prit à son tour, et ils rentrèrent enlacés jusque leur foyer.


*
**

La routine reprenait ses droits, et Christia reprenait peu à peu son rôle de maitre, mais avec quelques ajustements pour adapter à sa relation avec Renji. Elle arrivait à trouver de bonnes sources de motivation, même s’il n’en avait pas réellement besoin. Elle était attablée à la table de la cuisine quand il revint ce soir-là. Elle le regarda de haut en bas. Elle savait que s’il avait dût souffrir de sa morsure, ou de la perte de sang, cela aurait été déjà le cas, mais elle ne pouvait s’empêcher de vérifier à chaque fois qu’il rentrait.

-Je vais bien. Assura t’il

Elle poussa vers lui une bouteille d’eau en lui offrant un sourire penaud.

-Je sais … Et je sais aussi que ça fait plusieurs jours. Mais je ne peux pas m’en empêcher.

Renji sourit en venant la prendre dans ses bras.
-Je trouve ça mignon que tu t’inquiète pour moi. Mais …

Il la fixa droit dans les yeux, cherchant les traces de rubis.

-Tu t’es nourris ces derniers jours ? Demanda t’il
-Non.
-Mais tu n’as pas soif.
-Toujours pas.

Il la regarda étonner.

-Tu te nourris en moyenne une fois tous les trois jours pendant que tu allaites Maya. Ça fait une semaine maintenant. Comment ça se fait ?
-J’ai une théorie.

Renji s’assit à côté d’elle et but à longue gorgées, attendant qu’elle se lance.

-Ton sang est … Plus fort, et intense que du sang humain. Et j’ai l’impression qu’il … me convient beaucoup mieux. Et donc que j’ai besoin de moins me nourrir. Il est même plus efficace que celui des vampires.
-Vraiment ?

Elle acquiesça.

-Et toi comment te sens tu ?
-En pleine forme, super même. J’ai l’impression d’avoir un surplus d’énergie à revendre.

Christia rougit un peu gênée.

-Quoi ?
-J’ai une théorie là-dessus aussi.
-On dirait que tu y as pas mal réfléchis. Je t’écoute.
-Je crois que … Ton organisme en redemande.
-Mais encore ?
-J’ai … surveillé ta pression artérielle ces derniers jours.
-Surveillé ? Comment ça ? Tu veux dire que tu …
-Que j’ai écouté ton sang si tu préfères.
-Je ne sais pas si c’est … Mignon ou carrément flippant.
-Un peu des deux je suppose. Enfin bref. J’ai surveillé ta pression artérielle. Et elle a augmenté. C’est comme si … Tu générais plus de sang pour te préparer à ce que j’en prenne un peu plus. Désolée pour l’image, mais c’est comme moi et Maya. Mon corps emmagasine plus d’énergie, pour pouvoir le donner à Maya sous forme de lait maternel. Et c’est pour ça que tu te sens en forme. Tu as un surplus de sang, donc l’oxygénation de tes muscles et beaucoup plus efficace.

Renji resta silencieux un moment. Christia avait finit par reconnaitre les moments où il discutait avec son loup. Et elle ne put s’empêcher de ricaner devant son visage.

-Laisse moi deviner. Même si c’est bizarre, il est fier de pouvoir nourrir sa meute, et d’être suffisamment fort pour me nourrir moi, et par mon intermédiaire Maya ?
-Oui c’est l’idée. Il considère que c’est à l’Alpha de nourrir sa famille. Et donc là … il est très fier.

Ils rirent tous les deux.
**
*

Les jours passèrent, amenant rapidement l’anniversaire de Renji. Christia tenait à ce que celui-ci soit marquant. Après tout, c’était le premier qu’il fêterait en famille. Alors sans avoir les moyens qu’elle pouvait avoir quand elle était à Tokyo, elle se décida tout de même à faire les choses en grand. A leur petit niveau.

Elle était partie très tôt pour remonter avec la moto, et préparer le petit déjeuner. Renji semblait fou de joie devant ses cadeaux, et elle avait senti son cœur se gonfler d’amour devant l’image de leur petite famille. Elle allait lui proposer une petite douche crapuleuse, mais Maya ne leur en laissa pas le temps. Elle se réveilla rapidement, et ils eurent tout juste le temps de se laver l’un l’autre et d’échanger quelques caresses.

-Je crois que Maya réclame son papa pour son anniversaire.
-Tu crois que son cadeau ça pourrait être un peu de temps avec sa maman ? Gémit-il

Il y eut un grattement à la porte. Maya impatiente s’était changée en louveteau pour rejoindre ses parents. Ils soupirèrent tous les deux.
-Je crois que non. Va donc disputer ta fille. Soupira Christia alors qu’elle entreprenait de se laver les cheveux.

Renji soupira, mais s’exécuta. Il s’occupa de lui et de la petite le temps que Christia termine de se préparer.
Elle avait prévu un grand pique-nique. Maya semblait impatiente ce qui la fit rire. Elle prit le sac de Renji et le sien.
-Qu’est ce que …
-transformez-vous tous les deux.
-Tu ne vas pas tout porter toute seule.
-Oh pour moi ça reste léger rassure toi. Et puis le tien est surtout pour porter Maya, donc vu qu’elle va gambader avec son père. Tout se passera bien. Je n’ai qu’à rajouter tes vêtements.
-Mais …
-Renji. Ne me gâche pas le plaisir de vous faire plaisir.

Renji soupira, mais craqua finalement. Son loup avait hâte de partir en randonnée avec leur fille. Il donna ses vêtements à Christia qui les glissa dans son sac. Maya gazouilla, elle comprit rapidement quand sa mère la posa au sol, et que son père se transforma qu’elle pouvait en faire de même. Le petit louveteau noir réapparut et alla entre les pattes de son père.

-On est partis.

Christia partit d’un bon pas vers le nord. Elle avait exploré toute cette partie de la montagne quelques jours auparavant, et avait trouvé une magnifique clairière avec une cascade et un bassin naturel. Ce serait parfait comme lieu de pique-nique. Ce n’était pas à côté, mais rien d’inaccessible pour eux. Lorsque Maya peinait, Renji l’attrapait par la peau du cou pour la faire passer ou Christia la portait. Ils furent là-haut en deux petites heures. Et le loup partit immédiatement en exploration de son environnement. Maya épuisée par la marche resta près de sa mère qui alla installer leur petit bivouac. Elle entraina le louveteau près de l’eau et l’encouragea à aller se désaltérer.
Elle dût cependant brusquement reculer quand papa loup fonça dans l’eau en les éclaboussant toutes les deux.

-RENJI !
Elle ne put cependant s’empêcher de rire, surtout devant la tête du petit louveteau complètement penaud sous la vague qu’il venait de prendre. Le loup vint s’ébrouer juste à côté d’elle.
-ça va ça va ! j’ai compris !

Elle se déshabilla rapidement, et monta sur quelques rochers avant de plonger dans l’eau avec grâce. Pour pouvoir jouer avec sa famille. Le loup laissa rapidement place à Renji qui la rejoignit en quelques brasses.
-Magnifique vision. Assura t’il

Ils gardèrent cependant un regard vigilant sur Maya. Dans l’eau, elle ne devait pas se retransformer en humaine car le bébé ne savait pas nager. Mais elle semblait avoir conscience de ça, car le louveteau alla simplement se coucher sur le manteau de sa mère avant de s’endormir.

Ils passèrent un excellent moment en famille, jusqu’à ce que Christia déclare qu’il était temps de rentrer. Renji redescendit sous forme humaine pour porter leur fille qui s’était retransformé en bébé en dormant.

-j’espère que l’endroit te plait.
-C’est magique. S’il te plait, n’amène personne par ici.
-Ce sera notre petite cachette de famille promis. Sourit Christia.

Ils étaient à peine redescendus quand ils entendirent un bruit de 4X4.
-Qui est-ce ? interrogea Renji
-Je sais juste que c’est pour toi. Répondit-elle avec un sourire.

Renji secoua la tête amusée avant de l’embrasser sur le front et de descendre rapidement rejoindre Manuel. La jeune femme leur laissa un peu de temps pour discuter avant de descendre à son tour.

- Bonjour Christia, comment vas-tu ? Tu es superbe, comme d’habitude.

Elle tenait Maya dans ses bras, qui babillait gaiement.

- Et toi petite princesse ?! Elle grandit en beauté chaque jour. Tu as vraiment beaucoup de chance, Renji.
- Je sais bien, crois-moi.

Renji sourit doucement, en observant les deux femmes de sa vie.

- Je vais t’emprunter ton homme un petit temps, ça ne te dérange pas ?
- Non, vas-y. Un petit temps entre hommes ne peut pas lui faire de mal.

Renji la regarda un instant, mais elle lui fit un clin d’œil et il vint l’embrasser avec adoration avant de filer.

-Profitez bien.

Quant à elle, elle allait avoir un peu de travail. Elle déposa Maya dans son parc, et commença à s’activer dans la maison. Elle envoya des objets voler un peu partout, et fut presque surprise en entendant Maya rire. Elle s’arrêta un instant pour sa fille.

-ça te fait rire de voir maman courir partout ? Ou c’est les affaires qui volent ?

Bien sur elle ne répondit pas. Et elle n’avait pas le temps de faire la conversation. José et sa femme arrivèrent en premier. Elle avait demandé à chacun de venir avec quelque chose à manger pour ne pas alerter Renji sur ses plans.

-Salut Christia, comment allez-vous toutes les deux ?
-Je suis ravie de vous voir. J’avoue que c’est un peu la course.
-Ou est Renji ?
-J’ai demandé à Manuel de me l’occuper pendant que je prépare tout ça.
-Parfait, les tables sont dans la cave ? Je te les remets dehors comme la dernière fois ?
-Tu n’es pas …
-tatatata ! Tu nous accueilles chez toi, la moindre des politesses c’est de t’aider un peu. On ne va pas te laisser t’épuiser toute seule. Je m’occupe de commencer à remonter les tables et les bancs. Envoie-moi les autres quand ils arriveront.
-Et moi je vais t’aider avec la cuisine et la décoration. Assura sa femme.

Cela ne se passait pas exactement comme elle l’aurait voulu. Mais la petite troupe de bucherons valait bien sa vitesse vampirique. Christia mena sa nouvelle armée d’une main de maitre. Une table buffet fut installée, le barbecue fut allumé, et les tables dressées. Elle demanda aux hommes de remonter le carton de décoration qu’elle avait caché à la cave. Elle avait prévu des dizaines de lampions qu’elle installa sur une guirlande lumineuse avant d’aller les mettre dans les arbres. Cela donna lieu à quelques moments assez cocasse. Le plus drôle étant probablement quand José la surprit en train de les installer dans l’arbre.

-Christia ! Mais qu’est-ce que tu fais ? tu veux te rompre le cou ? Redescend de là immédiatement ! S’il t’arrive quoi que ce soit, Renji aura ma peau !

Elle ne put s’empêcher de rire, mais le rassura en redescendant souplement au sol.
-Tout va bien. Regarde.
-Tu sais grimper aux arbres toi ?
-Il y a beaucoup de choses que je sais faire.
-Je me rends compte que nous ignorons beaucoup de vos capacités Mme Ikeda.

Elle lui fit un clin d’œil avant de retourner à sa cuisine.
Tout était prêt pour quand Renji revint à la maison. Elle savait que cela ne servait à rien, mais elle leur avait fait dissimuler les voitures, et quand il poussa la porte d’entrée, tout le monde cria en même temps.

- JOYEUX ANNIVERSAIRE RENJI !

Elle sourit devant sa tête pas si non surprise que ça finalement. Elle savait qu’il avait plaisir à retrouver également ses amis. C’était son nouveau clan après tout. Il alla saluer chacun des bucherons avant de rejoindre Christia. Il l’embrassa avec affection.

-Petite cachottière va !
-Et tu n’as encore rien vu.

Elle l’attira derrière la maison, ou il put voir le décor féérique qu’ils avaient mis en place. Les lumières dans les arbres, ainsi que les tables blanches et les bougies un peu partout.

-Tout ça pour …
-Pour l’anniversaire de l’homme que j’aime oui.

Elle l’embrassa avec amour avant de le rendre à ses amis.

Ils passèrent une excellente soirée, et leurs amis ne partirent que tôt dans la matinée. Renji passa voir Maya pour s’assurer qu’elle dormait. Il sourit devant la petite fille qui était paisible dans le rayon de lune. Il sentit Christia arrivée dans son dos.

-Cette journée a été parfaite.
-Tu te sens encore d’attaque pour déballer un dernier cadeau ?

Il se retourna surprit, et put voir que la jeune femme avait également prévu une petite surprise. Elle était vêtue d’un déshabillée noir transparent, avec de la dentelle qui ne laissait que peu de place à l’imagination.

Une vie en communion avec la nature, avec une famille sur laquelle veiller. Cette vie était si différente de celle que Renji avait connu au Japon. Là-bas, il était un meneur d’hommes, relativement téméraire, assez souvent solitaire avec peu de liens. Au final, hormis quelques amis proches qui étaient tous reliés au surnaturel, personne ne le connaissait vraiment. Ici, c’était complètement différent. Chacun de ses collègues bûcheron le connaissait vraiment et l’appréciaient. De plus, il n’était plus le meneur d’hommes, mais au contraire plutôt l’un de ceux qui suivait le mouvement et les ordres. Une vie bien plus simple, dont le centre était les deux femmes de sa vie. Christia avait accepté ses sentiments, ainsi que de révéler les siens. Pourtant, il savait aussi que la frayeur que tous les deux s’étaient fait précédemment allait avoir une influence.

Renji ne fut donc pas surpris lorsque Christia avait commencé à parler d’entrainement, et de devoir se remettre en forme, voir pour être plus précis devenir plus puissants. Des dangers les guettaient toujours. Des dangers qui étaient peut-être lointain pour le moment, mais qui finiraient par revenir sur le devant de la scène. A ce moment-là, ils devraient être prêts tous les deux à faire le nécessaire pour leur fille, quoi qu’il advienne. Cependant, Renji avait aussi été le premier à parler d’un nécessaire équilibre entre la femme et la vampire. Christia semblait bien l’avoir compris, et accepter son point de vue. Ainsi le couple se débrouilla-t-il pour joindre l’utile et l’agréable.

Le loup avait également conscience qu’ils ne pourraient sans doute pas faire cela tout le temps… que parfois, certains entrainements devraient être plus sérieux, mais puisque là sa compagne acceptait sa demande, il n’allait pas se priver. Il fit donc tous les efforts nécessaires pour la rattraper, et accepta de se contenir pour qu’elle puisse l’explorer, mais à dire vrai… faire preuve de patience lors de ce type de moments n’était guère son point fort. Il finit donc par s’unir à elle assez rapidement et les entraina tous les deux vers l’extase. Il ne se rendit pas compte tout de suite qu’elle l’avait mordu, mais l’effluve de peur de Christia soudainement présente le ramena plus rapidement à la réalité.

Il devait lui répondre, lui dire que tout allait bien, mais son cerveau avait encore bien du mal à raccrocher avec la réalité. Si elle tremblait de peur, lui ressentait encore les frissons de l’extase dans l’ensemble de son corps. Renji comprenait cependant l’inquiétude de Christia. Le venin était supposé être l’arme la plus puissante des vampires et des loups contre leurs ennemis, et provoquer des réactions violentes de rejet, normalement. Allez savoir pourquoi celui de la jeune femme semblait bien le laisser tranquille. Lui comprenait qu’elle n’ait pas l’habitude, et voulait se montrer rassurant au possible, mais ce n’était pas toujours aussi simple que de le dire.

La jeune femme attendait sans aucun doute une preuve, et c’est pourquoi il l’amena à s’approcher et à venir contre lui, l’embrassant et lui caressant les cheveux. Christia l’avait mordu, sans doute emportée dans l’instant, mais jusque-là, elle avait toujours été vigilante sur ce point. Donc cela voulait sans doute dire autre chose… La réponse ne tarda pas, à travers quelques éclats rubis. Que cela ne tienne. Il était son homme, et avait promis d’être là pour elle.

*Tu penses qu’elle acceptera notre sang ?*
*Elle n’a pas eu l’air de mal réagir à ce dernier. Ce qu’elle a exprimé n’était pas de la douleur. Donc je ne crois pas que cela puisse lui faire de mal.*

Renji lui proposa donc son poignet. Lui proposer directement sa gorge était peut-être trop direct, pour une première fois. Pour autant, c’était bien une offrande sincère de sa part. Sa réaction première fut le refus, mais Renji s’y attendait, et insista. Actuellement, cette proposition lui la faisait à la fois à la femme, et à la vampire. C’était une nouvelle preuve de l’acceptation de sa nature, et une manière de lui dire qu’il la soutenait. Il vint la prendre dans ses bras.

- Tout va bien, Christia. C’est moi, wonder woman. Tout va bien. Quand j’ai pris la décision de te suivre, je me suis promis que tu ne manquerais de rien. Aujourd’hui, nous sommes en couple, et je veux combler tous tes besoins. Je t’assure que ta morsure ne me fait pas mal. Alors je peux aussi t’aider à te nourrir. Je t’aime.

La jeune femme hésitait encore. Elle semblait vouloir anticiper toutes les conséquences. Après tout, qui savait si un contact prolongé ne lui nuirait pas ? Mais lui avait confiance. De ce qu’il avait vu et vécu précédemment, l’effet des venins était direct s’il était nuisible. Elle finit par y plonger ses crocs, et après la sensation de morsure initiale, la suite ne fut que du plaisir pour lui. Il devait avouer que la vision de Christia ainsi penchée sur lui était déjà aphrodisiaque, avec ses cheveux complètement lâches et lui rendant un aspect plus sauvage, mais plus elle buvait son sang… plus c’était bon pour lui. D’ailleurs le fait qu’il entende un gémissement venant de sa part lui semblait plutôt bon signe. Il ne put s’empêcher d’ailleurs lui aussi de vocaliser son plaisir.

- Je te fais mal ! Je le savais !

Renji secoua la tête de manière négative.

- Non, Chris’… ce n’était pas ce type de gémissement.

Elle s’écarta de lui, en le fixant sévèrement du regard, mais en effet il allait bien. Elle était tellement concentrée sur lui, qu’elle pouvait même percevoir le sang qui battait dans ses veines. Son cœur était rapide, un peu comme … Elle ouvrit de grands yeux. Alors là. Elle ne l’avait pas vu venir. Jamais personne n’avait trouvé sa nature vampirique … Excitante. Il fallait dire aussi que dans la mesure où si elle mordait quelqu’un, il tentait généralement de la remordre derrière, cela n’aidait pas. Elle n’avait que peu ou pas du tout d’expérience en ce sens.

- J’admets que je ne m’attendais pas à ce type de réaction de la part de mon corps à une morsure vampirique, mais en fait… j’aime ça.

Il lui sourit doucement et la regarda.

- Rassasie-toi.
- Tu te rends compte que cela va t’affaiblir ?
- Je me nourrirais à la maison ensuite, ne t’en fais pas, d’accord ? Prends ce dont tu as besoin.
-Mais …
-Christia ! Je vois à ton regard que tu as encore soif … Et si ta morsure me fait de l’effet, j’ai l’impression que mon sang t’en fais également non ?

Elle rougit largement, et détourna le regard. Renji eut un sourire plutôt fier de lui. Il ne s’était pas trompé dans ce qu’il avait perçu, et à dire vrai, le fait qu’elle semble partager ce plaisir lui convenait parfaitement.

-Il semblerait que ce soit bon pour nous deux n’est-ce pas ? alors j’en conclus que j’ai bon goût ?
-Mmmmh … oui.

Il sourit, et la réattira doucement contre lui, agissant avec douceur pour ne pas l’effaroucher davantage. Son corps semblait redemander cette perception si particulière… et il se sentait à nouveau presque « remonté à bloc ».

-Cela me donne plein d’idées …
-Renji !

Il éclata de rire, et elle ne put s’empêcher de rire à son tour. Il caressa son visage avec affection. Il voulait juste être honnête avec elle et ne pas lui cacher ce qu’il ressentait. Il admettait que l’ensemble des facettes de Christia faisait d’elle qui elle était, et que lui la désirait complètement, aussi bien pour l’une que l’autre de ces facettes.

-Chris’, je sais qui tu es, et je t’accepte comme tu es. Vampire et femme. Et pouvoir t’apporter cela aussi, fais de moi l’homme le plus heureux de la terre. Alors ne me refuse pas cet honneur d’accord ? laisse-moi être là pour toi, comme tu es là pour moi.
-Tu sais que c’est déloyal.

Pour toute réponse, il lui fit un clin d’œil, et lui représenta son poignet. Elle y alla doucement en le remordant, et elle tira un nouveau gémissement au jeune homme. Cette fois-ci elle se fit plus attentive à ses réactions. Et l’idée que cela pouvait lui provoquer autant de plaisir, ne la laissait pas indifférente non plus. Le fait qu’ils soient nus tous les deux au milieu des bois n’était pas non plus sans conséquences. Elle lécha rapidement la plaie pour empêcher le sang de couler avant de s’enrouler autour de lui, et pour l’embrasser avec passion.

-Chris’ … gémit-il
-Oui ?
-Je suis vraiment très excité là.

Elle sentait sa retenue, et elle lui griffa les fesses pour l’aiguiller un peu plus.

-Ton sang est si puissant, que je me sens prête à supporter n’importe quoi. Assura-t-elle

Ses paroles semblèrent le rassurer, car il la souleva pour l’appuyer contre un arbre, d’un mouvement de hanche, il la pénétra profondément avec vigueur. Elle ne put retenir un cri. Il s’arrêta un instant, hésitant, mais elle commença à onduler contre lui. Le mouvement de leur corps serré lui fit perdre le peu de contrôle qu’il lui restait. Il la prit rapidement, avec force, s’enfonçant toujours plus loin en elle. La revendiquant comme sienne dans les bois, en pleine nature. Sur cette seconde fois, Christia n’eut pas forcément le loisir de bouger énormément, elle fut bien plus utilisée par son homme, mais ne chercha guère à s’y soustraire. Au contraire, cette force et cette violence ne semblait que sublimait encore plus le désir qui brulait dans les yeux de Renji, et mettre encore plus en valeur son envie de s’unir à elle. Ensemble, ils pouvaient tout vivre, aussi bien un moment de douceur, qu’un autre plus violent. Leur passion était fulgurante, et ils retombèrent enchevêtrés au sol. Essoufflés tous les deux. Renji se blottit contre elle, et passa un bras possessif autour de sa taille. Mais pour une fois elle le laissa faire, jouant avec ses cheveux.

-Wahou …
-Je n’ai pas mieux. Assura t’elle amusée
-J’aurai dû y aller plus doucement. Je suis dé…
-Si tu essayes de t’excuser pour ce qu’il vient de se passer, je te préviens, je te mords ! C’était voulu et désiré de mon côté également.

Il y eut un blanc, et Renji ne put s’empêcher de sourire malicieux.

-Chic alors !

Elle soupira exaspérée, mais finit par rire aussi. Ils ne purent cependant pas aller plus loin, car les pleurs de Maya attirèrent leur attention vers la maison. Les deux parents se trouvaient être tout ébouriffés, avec des vêtements complètement froissés et sales, voir inutilisables dans le cas du t-shirt de Renji, mais peu importait. Le loup et la vampire s’aimaient, et venaient encore une fois de se prouver l’intensité de leurs sentiments. C’était même au-delà de ça. Tous les deux souriaient de cette nouvelle étape franchie ensemble. C’est main dans la main qu’ils rentrèrent chez eux et prirent soin ensemble de leur petite princesse.

- Avoue que tu étais juste jalouse de ne pas avoir toute notre attention pour toi.

Le fait que Maya continue de pleurer malgré leur arrivée prouvait bien cependant que c’était plus que cela, mais tous les deux firent le nécessaire. Après tout, c’était pour elle que tous les deux s’étaient construits cette vie. Une famille heureuse et unie, et un couple amoureux et solidaire. C’étaient les deux plus belles choses que Renji pouvait avoir, et il veillerait sur l’un et sur l’autre avec toute sa douceur et sa force. Une fois que Maya fut plus calme, Renji s’occupa également de faire à manger pour Christia et lui afin que tous les deux récupèrent, mais surtout lui vu son don de sang précédent. Pour autant, hormis un peu de fatigue, cela ne laissa aucune trace visible au bout de quelques heures.


Une fois le week-end suivant le bal passé, la routine avait reprit ses droits. Renji était reparti au travail, et s’était montré d’une efficacité redoutable. Le premier jour, ses collègues avaient mis ça surtout sur son envie de compenser un peu son absence des derniers jours, mais après sept jours passés ainsi, tout le monde commença à se moquer doucement.

- Eh bien… Tu as beau être aussi calme que d’habitude, tu abas un sacré travail en ce moment !
- Merci !
- Ne fais pas tout cependant ! Sinon comment les autres vont-ils bien pouvoir réussir à justifier leur salaire ?

Renji rigola doucement.

- Ça… vois-tu, je ne sais pas ! Mais bon, c’est vrai que je me sens particulièrement en forme ces temps-ci.

José qui passait par-là lâcha sur le ton de la rigolade :

- Si vous voulez mon avis, c’est surtout qu’il est moins frustré ces derniers jours !

Les autres rigolèrent et Renji évita de répondre. Certes, c’était une vérité, mais ses collègues ne pouvaient pas savoir qu’en réalité, sa mise en couple était toute récente et qu’ils venaient d’y assister quelques jours auparavant. Le rythme de ces derniers temps aurait pourtant dû le fatiguer. Il travaillait tous les jours de semaine, et chaque soir, Christia et lui s’entrainaient. Pourtant, même en se contrôlant au niveau de ses mouvements de coupe, il sentait bien que sa puissance semblait plus grande. Elle était attablée à la table de la cuisine quand il revint ce soir-là. Elle le regarda de haut en bas. Elle savait que s’il avait dût souffrir de sa morsure, ou de la perte de sang, cela aurait été déjà le cas, mais elle ne pouvait s’empêcher de vérifier à chaque fois qu’il rentrait.

- Je vais bien. Assura-t-il. Promis

Elle poussa vers lui une bouteille d’eau en lui offrant un sourire penaud. Il en but quelques gorgées avec plaisir.

-Je sais … Et je sais aussi que ça fait plusieurs jours. Mais je ne peux pas m’en empêcher.

Renji sourit en venant la prendre dans ses bras.

-Je trouve ça mignon que tu t’inquiète pour moi. Mais …

En réalité, elle n’était pas la seule à le faire. De la même manière que précédemment, lui aussi cherchait à savoir comment allait sa femme, notamment vis-à-vis de sa soif. Il la fixa droit dans les yeux, cherchant les traces de rubis.

-Tu t’es nourris ces derniers jours ? Demanda t’il
-Non.
-Mais tu n’as pas soif.
-Toujours pas.

Il la regarda, étonné. La soif de sang de Christia et ses envies de chasse étant les deux choses les plus dangereuses pour eux pour le moment, il avait appris à connaître le rythme de l’un et de l’autre, pour anticiper ses besoins, le cas échéant.

- Tu te nourris en moyenne une fois tous les trois jours pendant que tu allaites Maya. Ça fait une semaine maintenant. Comment ça se fait ?
- J’ai une théorie.

Renji s’assit à côté d’elle et but à longue gorgées, attendant qu’elle se lance. Manifestement, il n’était pas le seul à se poser des questions ces derniers jours sur les conséquences de leur choix de la laisser boire son sang.

-Ton sang est … Plus fort, et intense que du sang humain. Et j’ai l’impression qu’il … me convient beaucoup mieux. Et donc que j’ai besoin de moins me nourrir. Il est même plus efficace que celui des vampires.
-Vraiment ?

Elle acquiesça. Voilà qui était une surprise. Sur l’ensemble des choses que lui avait appris Christia sur les différents types de sang, il y avait notamment le fait que le sang de vampire était plus fort que celui des humains, mais que le vampire devait se renforcer mentalement pour pouvoir en boire et ne pas se laisser dominer par l’envie de frénésie.

-Et toi comment te sens tu ?
-En pleine forme, super même. J’ai l’impression d’avoir un surplus d’énergie à revendre. Je t’avouerais que les collègues ont bien leur petite idée sur la question, sur une frustration qui ne serait plus présente notamment, mais je ne pense pas que ce soit que cela.

Christia rougit un peu gênée.

-Quoi ?
-J’ai une théorie là-dessus aussi.
-On dirait que tu y as pas mal réfléchi. Je t’écoute.
-Je crois que … Ton organisme en redemande.
-Mais encore ?
-J’ai … surveillé ta pression artérielle ces derniers jours.
-Surveillé ? Comment ça ? Tu veux dire que tu …
-Que j’ai écouté ton sang si tu préfères.
-Je ne sais pas si c’est … Mignon ou carrément flippant.
-Un peu des deux je suppose. Enfin bref. J’ai surveillé ta pression artérielle. Et elle a augmenté. C’est comme si … Tu générais plus de sang pour te préparer à ce que j’en prenne un peu plus. Désolée pour l’image, mais c’est comme moi et Maya. Mon corps emmagasine plus d’énergie, pour pouvoir le donner à Maya sous forme de lait maternel. Et c’est pour ça que tu te sens en forme. Tu as un surplus de sang, donc l’oxygénation de tes muscles est beaucoup plus efficace.

Renji se tourna mentalement vers son loup.

*Tu crois que c’est possible ?*
*Difficile à dire… Après tout, pendant des siècles, les loups et les vampires ont été des ennemis, Renji.*
*Je sais bien… Mais ça n’a pas toujours été le cas, non ?*
*Ça l’est depuis tellement longtemps, que je ne crois pas qu’un seul loup ait vécu depuis assez longtemps jusqu’à aujourd’hui pour confirmer cela. Je te rappelle que Christia a tout de même été pendant longtemps la principale cause de la disparition de notre race.*
*Je sais… mais de ce que tu sais, crois-tu qu’il est possible que biologiquement, un loup réagisse ainsi pour aider un vampire ? Surtout avec la proximité qui est la nôtre ? Après tout Christia nous a bien dit que sa mère appelait les loups les gardiens de la lumière des vampires. Ce serait une autre manière de s’assurer de leur survie commune ?*
*Je ne sais pas, mais pour autant… cette idée ne me déplait pas. Cela veut dire que l’on peut tout de même permettre à la femme que l’on aime de vivre.*
*Je suis d’accord avec toi, et cela à l’air de lui plaire, tout comme à nous d’ailleurs.*
*Certes… Je sais aussi que l’on a dit que l’on ne pouvait pas soumettre Christia au fonctionnement complet de la meute…*
*Oui…*
*Mais avoue que le fait de pouvoir la nourrir… eh bien ça reste le rôle d’un alpha. Cela veut dire qu’elle sera plus forte, et que moi aussi, ainsi, je peux nourrir notre louveteau. Indirectement, mais moi aussi.*
*Je ne savais pas que tu étais jaloux que je puisse le faire d’ici quelques temps avec des biberons et pas toi.*
*Ces objets-là sont encore trop fragiles… je lui apprendrai à chasser comme une louve, mais ce ne sera pas encore pour tout de suite. Au vu de son développement qui se cale en partie sur celui du bébé humain, il faudra encore attendre quelques années avant que je puisse vraiment lui apprendre, elle restera un louveteau plus longtemps que les loups classiques. Donc je suis très fier de nourrir ma meute ainsi. Christia peut reprendre du sang en nous quand elle le souhaite, puisque nous le supportons.*
*Je suis complètement d’accord.*

D’autant plus au vu des conséquences que cela avait souvent derrière. Il fallait dire que les moments physiques qu’ils passaient l’un avec l’autre étaient également très intense. Christia avait finit par reconnaitre les moments où il discutait avec son loup. Et elle ne put s’empêcher de ricaner devant son visage, qui devait sans doute marquer son état d’esprit.

- Laisse-moi deviner. Même si c’est bizarre, il est fier de pouvoir nourrir sa meute, et d’être suffisamment fort pour me nourrir moi, et par mon intermédiaire Maya ?
- Oui c’est l’idée. Il considère que c’est à l’Alpha de nourrir sa famille. Et donc là … il est très fier.

Ils rirent tous les deux.

- Je l’aurai parié… C’est bizarre, hein ?
- Tu commences à bien nous connaître, tous les deux. Il ne me l’avait pas dit, mais figure-toi qu’il était jaloux de ne pas pouvoir la nourrir, parce que lui apprendre à chasser n’arrivera pas avant longtemps.
- Les hommes et leur fierté… plaisanta-t-elle
- Tu peux même dire les mâles, sur ce coup-là. Mais je suis d’accord avec lui.

Alors qu’il souriait doucement, Renji sentit qu’il y avait autre chose dans la tête de Christia, qu’elle n’osait pas forcément dire.

- Un souci, mon ange ?
- Je… je ne sais pas comment le dire.
- Dis-le comme ça vient.
- J’ai peur… de te vexer… ou de te blesser…
- Jusqu’ici, tu n’as presque jamais provoqué l’un ou l’autre. Alors je t’assure que je prendrais les choses bien, d’accord ? On s’est dit tous les deux que l’on devait se parler pour que ça marche entre nous.
- Promis ?
- Promis.
- D’accord.

Elle but un peu d’eau, pour se donner du courage, avant de se lancer. Qu’est-ce qui pouvait être si terrible que ça ?

- Ma morsure est manifestement excitante pour toi…

Renji acquiesça de la tête, mais la laissa continuer.

- … ce n’est cependant pas la première fois que tu te fais mordre par des vampires, sinon tu ne saurais pas que le venin de vampire ne te fait rien. Donc… je me demandais… si c’était toutes les morsures qui te provoquaient cet état, ou bien uniquement la mienne ?

La vampire semblait un peu plus rouge, et attendre anxieusement sa réponse. C’était une sacrée question, et Renji ne savait pas si sa réponse lui conviendrait vraiment.

- Eh bien… ce qui est sûr, c’est que c’est le cas de la tienne. Pour les autres… je ne me suis jamais vraiment posé la question. En même temps, hormis pour la semaine dernière, à chaque fois que j’ai été mordu, j’étais en plein combat et je faisais une tête au carré à celui ou celle qui tentait cela sur moi, que ce soit vampire ou loup. Mais je suis sûr et certain que cela se limite à toi.

Il faut dire que le contexte également avait de l’importance. Ils venaient tous les deux de faire l’amour, et Renji défiait quiconque de ne pas être au moins un minimum excité de voir Christia nue devant lui. Même l’aspect sauvage qu’elle avait démontré à ce moment-là ne faisait que la magnifier à sers yeux, car elle acceptait complètement sa propre nature avec lui.


Renji avait conscience des jours qui passaient, et que son anniversaire se rapprochait. Il n’en parlait pas… Après tout, cela n’avait plus la même importance. Il n’avait jamais vu Christia fêter le sien, alors il pouvait lui aussi se passer de cela. Tout ce qui comptait, c’était de continuer de vivre heureux avec sa petite famille. Seulement, il semblerait que la jeune femme n’avait pas vu les choses sous le même angle… Bien au contraire. S’il eut peur au départ de ne pas la trouver au réveil, la vision de Christia en tenue de cuir sur une moto n’était pas déplaisante, bien au contraire. Il profita d’ailleurs de son nouveau joujou, ainsi que du petit déjeuner et du moment si particulier du premier biberon de Maya. Il se sentait si bien et détendu en cet instant. Après cela, il avait espéré pouvoir profiter d’un moment plus privé avec Christia, mais manifestement leur fille en avait décidé autrement.

-Je crois que Maya réclame son papa pour son anniversaire.
-Tu crois que son cadeau ça pourrait être un peu de temps avec sa maman ? Gémit-il

Il y eut un grattement à la porte. Maya impatiente s’était changée en louveteau pour rejoindre ses parents. Ils soupirèrent tous les deux. Ils tentèrent bien de l’ignorer quelques instants en espérant qu’elle se calmerait, mais elle se mit à faire des glapissements de chiot abandonné. Impossible d’arriver à quoi que ce soit avec ce type de choses en arrière fond.

- Je crois que non. Va donc disputer ta fille. Soupira Christia alors qu’elle entreprenait de se laver les cheveux.
- C’est la tienne aussi.
- Oui, mais là c’est le louveteau qui se fait entendre, donc c’est pour toi.

Renji soupira, mais s’exécuta. Il ouvrit à peine la porte de la salle de bain que la toute jeune louve se précipita entre ses pieds, en remuant sa queue et en jappant.

- J’ai bien compris que tu ne voulais pas être toute seule… Même si tu sais il va falloir que tu comprennes que parfois, ton papa et ta maman ont besoin de temps pour eux.

Alors qu’il la prenait dans ses bras, elle redevint un bébé et gazouilla.

- Tu as de la chance d’être aussi adorable… même si c’est complètement injuste…

Christia avait prévu un grand pique-nique. Maya semblait impatiente ce qui la fit rire. Elle prit le sac de Renji et le sien. Les deux étaient bien remplis, même si celui de Christia bien plus que celui de son homme. Lorsqu’il vit qu’elle semblait bien partie pour tout emmener, il ne put s’empêcher d’émettre une objection.

-Qu’est ce que …
-Transformez-vous tous les deux.
-Tu ne vas pas tout porter toute seule.
-Oh pour moi ça reste léger rassure toi. Et puis le tien est surtout pour porter Maya, donc vu qu’elle va gambader avec son père. Tout se passera bien. Je n’ai qu’à rajouter tes vêtements.
-Mais …
-Renji. Ne me gâche pas le plaisir de vous faire plaisir.

Il allait ajouter quelque chose lorsqu’il se fit à nouveau interrompre.

*Allez ! Laisse-moi donc courir un petit peu !*
*Je n’aime pas…*
*Je sais bien, mais nous savons tous les deux que petit un, ce poids ne représente rien pour elle, et petit deux… qu’elle ne décide cela que parce qu’aujourd’hui c’est notre anniversaire !*
*D’accord… d’accord, c’est bon !*

Renji soupira, mais craqua finalement. Son loup avait hâte de partir en randonnée avec leur fille. Il donna ses vêtements à Christia qui les glissa dans son sac. Maya gazouilla, elle comprit rapidement quand sa mère la posa au sol, et que son père se transforma qu’elle pouvait en faire de même. Le petit louveteau noir réapparut et alla entre les pattes de son père.

-On est partis.

Le loup commença donc à prendre le chemin, en amenant le louveteau à courir dans un premier temps pour voir comment cette dernière avait gagné en vitesse. A les voir ainsi, on aurait vraiment pu croire à deux chiens de la même famille qui jouaient ensemble, si ce n’était la taille excessivement grande du loup de Renji. Après tout, Christia aurait parfaitement pu monter sur son dos pour être emmenée quelque part sans que cela ne pose de difficultés. Le loup suivait les indications de Christia, et pris quelque fois le louveteau par la peau du cou pour l’aider à monter quelques passages trop haut que Maya n’aurait pas su sauter, quoi qu’elle fasse pour le moment. Ils finirent par arriver dans la clairière avec la cascade et le bassin, et le loup se sentait particulièrement bien dans le grand espace naturel.

Son instinct de protection le poussa à faire le tour de l’ensemble de ce qu’il y avait avec eux, alors que Maya se posait près de sa maman. Elle devait être épuisée après autant de marche.

*Notre fille est déjà robuste.*
*Oui, c’est certain.*
*J’avais un peu peur que le fait qu’elle ne soit pas souvent en louve face qu’elle ait moins d’endurance, mais manifestement, j’avais tort.*
*C’était une inquiétude justifiée. Mais bon, tu peux te rassurer.*
*En effet.*

Une fois assuré que personne ne viendrait les déranger, le loup observa les alentours, et notamment Christia qui était en train d’amener leur fille à se désaltérer.

*Tu penses à ce que je pense ?*
*Foncer dans l’eau et les tremper toutes les deux ?*
*Avoue que c’est tentant, là, non ?*
*Oh oui !*

Le plan fut donc rapidement mis à exécution, et l’opération eut un franc succès. Surtout en ce qui concernait Maya, complètement trempée et ne comprenant pas ce qui venait de se passer !

- RENJI !

Elle ne put cependant s’empêcher de rire, surtout devant la tête du petit louveteau complètement penaud sous la vague qu’il venait de prendre. Le loup vint s’ébrouer juste à côté d’elle, histoire de s’assurer qu’elle ne s’amuse pas à vouloir aller se sécher tout de suite. Après tout, l’eau était très bonne température en ce début d’été.

- Ça va ça va ! J’ai compris !

Elle se déshabilla rapidement, et monta sur quelques rochers avant de plonger dans l’eau avec grâce. Pour pouvoir jouer avec sa famille. Le loup laissa rapidement place à Renji qui la rejoignit en quelques brasses.

-Magnifique vision. Assura t’il

Le temps de jeu avec Maya fut agréable. Elle s’amusait à faire des aller-retours entre ses parents, alors que ces derniers s’arrosaient parfois comme des enfants. Ils firent également une ou deux courses chronométrées, tandis que l’un d’eux veillait toujours sur la petite. Le repas fut excellent, et les parents en profitèrent également pour prendre quelques photos et donner un nouveau biberon à Maya. Cette fois-ci, ce fut Christia qui put lui donner son premier. La petite famille se mit ensuite en route pour redescendre, et Renji prit Maya dans son sac, alors qu’elle s’était endormie, à l’endroit prévu.

-j’espère que l’endroit te plait.
-C’est magique. S’il te plait, n’amène personne par ici.
-Ce sera notre petite cachette de famille promis. Sourit Christia.
- J’en suis ravi.

Ils étaient à peine redescendus quand ils entendirent un bruit de 4X4.

-Qui est-ce ? interrogea Renji
-Je sais juste que c’est pour toi. Répondit-elle avec un sourire.

Ce genre de sourire qui voulait dire : Je le sais mais je ne te dirais rien. Renji secoua la tête, amusé, avant de l’embrasser sur le front et de descendre rapidement rejoindre Manuel. La jeune femme leur laissa un peu de temps pour discuter avant de descendre à son tour. Il salua cette dernière et la petite avant d’affirmer qu’il emmenait son ami pour un moment entre hommes, ce qu’elle accepta sans mal. Ils passèrent un moment tranquille dans le village, et finirent par revenir à la demeure des Ikeda.

*On dirait bien que toutes les familles de bûcheron sont là.*
*Il fallait s’y attendre, avec Christia. Mais bon, nous ne sommes pas supposés le savoir. Après tout, elle a même pris soin de leur demander de cacher les voitures… Donc jouons le jeu !*

- JOYEUX ANNIVERSAIRE RENJI !

Elle sourit devant sa tête pas si non surprise que ça finalement. Elle savait qu’il avait plaisir à retrouver également ses amis. C’était son nouveau clan après tout. Il alla saluer chacun des bucherons avant de rejoindre Christia. Il l’embrassa avec affection. C’était plaisant de voir leur maison si vivante.

-Petite cachottière va !
-Et tu n’as encore rien vu.

Elle l’attira derrière la maison, ou il put voir le décor féérique qu’ils avaient mis en place. Les lumières dans les arbres, ainsi que les tables blanches et les bougies un peu partout. Là par contre… elle le prenait au dépourvu. Il n’avait pas fait attention aux achats de décoration qu’elle avait pu faire, et il devait admettre que de voir tout ça lui tirait un sourire ravi et ému.

-Tout ça pour …
-Pour l’anniversaire de l’homme que j’aime oui.

Elle l’embrassa avec amour avant de le rendre à ses amis. La soirée fut merveilleuse, entre chansons diverses, histoires des uns et des autres concernant l’homme du jour, ou encore des concours de force. Il y en eu deux. L’un de découpe de bûches, où Renji finit sur la troisième place du podium sous les ovations du public, et un autre de bras de fer, où conformément à ce qu’il avait annoncé précédemment, il était entré dans le top 10, et venait là de grimper jusque la 7ème place. Il y eu également pas mal de danses, des cadeaux divers et un très bon gâteau. Avec tout ça, tout le monde ne se quitta que vers les trois, quatre heures du matin. Renji passa voir Maya pour s’assurer qu’elle dormait. Il sourit devant la petite fille qui était paisible dans le rayon de lune. Il sentit Christia arriver dans son dos.

-Cette journée a été parfaite.
-Tu te sens encore d’attaque pour déballer un dernier cadeau ?

Il se retourna surprit, et put voir que la jeune femme avait également prévu une petite surprise. Elle était vêtue d’un déshabillé noir transparent, avec de la dentelle qui ne laissait que peu de place à l’imagination.

- Voilà une magnifique surprise… et une tenue qui te met énormément en valeur, Chris’…
- Ce n’est plus des paroles que je veux… Renji.
- C’est entendu… mais c’est vraiment le meilleur de mes anniversaires.

Le couple partit donc dans sa chambre, après avoir fermé la porte conduisant à celle de la petite. Si Renji prit le temps de la faire languir un peu le temps d’admirer le déshabillé, et de la titiller, de l’explorer comme elle-même aurait dit, son impatience finit par prendre le dessus et tous les deux connurent à nouveau des moments de volupté et de bien-être sans pareil. Nullement rassasiée après la première fois, Christia prit également son cadeau personnel en prenant du sang à son homme, ravie de voir que cela avait eut exactement le même effet que les fois précédentes, et les deux parents ne s’endormirent ce jour-là qu’alors que le soleil était déjà bien levé.


Une vie de famille parfaite… Chaque semaine qui passait voyait Maya grandir et ses deux parents se rapprocher. Pour autant, même s’il faisait tout pour le cacher, Renji était stressé aujourd’hui. Il avait un seul objectif, c’était de faire de cette journée une journée d’anniversaire pour celle qui avait ravi son cœur. Il ne savait pas quelle était la véritable date de naissance de cette dernière, mais il voulait que ce jour devienne celui de la jeune femme. En prime, d’après ses papiers, elle devait officiellement fêter ses 25 ans. C’est pourquoi, depuis un certain temps, il s’était amusé à réunir des choses l’air de rien, des photos de leurs amis, aussi bien de Tokyo que de maintenant, ainsi que plein d’autres photos de tous les moments qu’ils avaient passés ensemble. De plus, en demandant de l’aide à tout le village, Renji avait fait préparer la salle des fêtes du village pour tout recevoir. Lui ne pouvait pas l’éloigner comme elle l’avait fait précédemment pour son anniversaire à lui.

Heureusement, tout le village avait accepté d’y mettre du sien pour l’aider. Ainsi, le jour J, il revenait officiellement du travail, comme à l’accoutumée. Elle sourit en le voyant rentrer et ils s’embrassèrent tous les deux.

- Comment vas-tu ?
- Je vais très bien, merci. Comment s’est passée la journée avec Maya ?
- Elle a été adorable, comme d’habitude. Elle semble apprécier le dernier doudou qu’on lui a acheté.
- Ravi de savoir que vous allez bien.
- Et toi au travail ?
- La routine… ça se passe bien. On a eu pas mal de travail pour des arbres qui sont tombés sur des voies, vu les tempêtes de ces derniers jours, mais ça se dégage, au fur et à mesure.
- Pas trop dur de ne pas juste les déplacer ?
- Non, après tout, tout le monde veut mettre du cœur à l’ouvrage pour rendre le village à nouveau accessible par les routes.
- Tu es sûr que tout va bien ?
- Oui, pourquoi ?

Il lui sourit, l’air innocent.

- On dirait que tu es plus nerveux que d’habitude.
- Je me disais… on n’est pas sorti depuis le bal. On pourrait peut-être aller se faire un restaurant, tous les deux, enfin, tous les trois, et profiter un petit peu, non ?

Renji savait que Christia lui avait dit qu’elle ne voudrait plus faire ça tant que Maya ne se maitriserait pas, mais elle semblait désormais naturellement comprendre quand se transformer était permis ou non, et puis, ils l’auraient sous les yeux cette fois, donc pas de risques de catastrophe… logiquement. La jeune femme sembla peser le pour et le contre, avant de sourire doucement.

- D’accord.
- Ça tombe bien, parce que j’ai une réservation d’une table pour deux dans une heure dans le village.

Elle secoua la tête en rigolant.

- Tu adores toujours me mettre face au fait accompli, toi.
- Disons que c’est une bonne manière de te décider.
- Laisse-moi donc aller me préparer et occupe toi de Maya durant ce temps-là.
- D’accord.
- Qu’est ce que je dois préférer mettre ?
- Une robe un peu longue sera parfaite.
- Dans quelque chose d’un peu chic alors ?
- C’est ça.

Du moins fallait-il que la reine de la soirée sorte un peu du lot en termes vestimentaires. Renji sourit en la voyant arriver un peu plus tard et lui ouvrit la porte de leur SUV. Puis il lui tendit un masque à mettre sur les yeux une fois Maya installée en sécurité.

- Pourquoi tout ce mystère ?
- Fais-moi plaisir, d’accord ?
- J’ai dit que j’acceptais. Je te laisse faire !

Elle se plia donc de bonne volonté, tandis que Renji mettait de la musique pour éviter qu’elle entende trop de choses lorsqu’ils s’approcheraient. Lorsqu’ils descendirent, il lui fit mettre en plus des boules quies, et elle s’accrocha donc à son bras pour avancer. Ils entrèrent dans la salle, alors que tout le monde restait le plus discret possible. Seule une personne s’avança :

- Aviez-vous réservé ?
- Oui, une table pour deux, au nom d’Ikeda.
- Très bien, suivez-moi je vous prie.

Ils s’installèrent donc à une table, effectivement prévue pour deux, le temps de la mascarade. La table était au centre de la pièce, et tous les autres attendaient autour. Renji espérait juste que ses autres sens ne lui avaient pas déjà tout appris.

- Tu peux retirer tout ça.

Elle le fit donc, en retirant d’abord les boules quies, puis le masque. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle entendit soudainement :

- JOYEUX 25ème ANNIVERSAIRE CHRISTIA !

Elle regarda autour d’elle alors que des confettis lui tombaient dessus, la présence de tous ses amis, dans la salle des fêtes.

- Joyeux anniversaire surprise, mon amour.

Renji l’embrassa donc avec amour, avant de la laisser découvrir la salle, qui faisait penser à un chaleureux chalet, en bien plus grand. Partout se trouvait des ballons de différentes couleurs, ainsi que de la décoration moderne, un chemin de table doré sur des nappes blanches, et des petites étoiles partout. Un DJ commença à lancer une musique entrainante.

- Un restaurant, hein ?
- J’ai peut-être un peu menti sur ce coup-là.

La soirée se passa dans la bonne humeur, avec des tas de messages de la part des différents membres du village. Le cadeau de Renji cependant, la laissa presque sans voix. Il s’agissait d’un album photo souvenir, avec des photos appartenant à Tokyo, à leurs amis, et même à sa famille. Elle fut surprise également de voir des photos de ses deux parents. Pour sa mère, il s’agissait du seul portrait qu’elle n’en ait jamais vu, et pour son père, d’une photo prise manifestement discrètement à son insu, vu qu’il ne regardait pas l’objectif. Elle y trouva également des messages de tous leurs amis… qui ne semblaient pas forcément récents, et qui finissaient avec plein de photos souvenirs du Brésil, avec leurs amis actuels, et des moments vécus ensemble, comme la photo à trois peu de temps après sa naissance, ou encore celle du premier biberon. Ainsi que d’autres de moments sympathiques ou de leurs balades.

- Mais depuis combien de temps prépares-tu ça ?
- On dira que je ne l’ai pas commencé au cours de cette année, et que j’attendais le bon moment pour tout rassembler et te l’offrir. C’est fou ce que permets la technologie, aujourd’hui.

A la toute fin se trouvait un mot de Renji :

° Christia… Déjà, Joyeux anniversaire !

Alors que j’écris ces lignes, je me demande comment tu réagiras à l’ensemble de cette surprise. Aujourd’hui, tu as 25 ans. Toute la vie s’ouvre encore devant toi ! Même si cette année, nous avons vécu beaucoup de choses pas toujours simples, je sais qu’ensemble, nous aurons la force de les surmonter. Tu es la femme la plus forte et la plus déterminée que je connaisse. A la fois douce, comme avec notre tendre Maya, et forte, pour nous soutenir au quotidien. Mais je voulais te rappeler que quoi qu’il arrive, tu n’es pas seule. Je serai toujours avec toi, quoi qu’il arrive.

J’ai hâte de vivre pleins de nouvelles aventures et expériences avec toi. D’ailleurs, j’espère que l’on commencera par celle qui se trouve au dos !°

En tournant la page, Christia vit une petite enveloppe, avec à l’intérieur des billets pour une croisière d’une semaine pour deux, enfin deux adultes et bébé compris. Juste en dessous était noté :

°Pour ajouter des souvenirs à cet album,

Je t’aime,

Renji.°